[Suite de 'La fauconnerie']
Les trois fauconnier rentrèrent en silence dans leur petite pièce. Tristram clauquidait. Mine de rien, la coupure à sa jambe lui faisait mal... Mais il était trop fier que pour l'avouer, et ravalla ses jérémiades. Sur la table trônait, nargante, la salde du père matthias. Le jeune homme avait faim de n'avoir plus mangé depuis le jour précédente. Il alla au bac d'eau et lava sa blessure, puis la recouvrit d'un vieux tissu. Ses vêtements étaient fort déchirés, mais il n'en avait pas d'autres...
"Himbert, Tristram, on mange!"
Les deux garçons ne se firent pas prier. Leur festin, quelques feuilles de laitue, deux tranches de pain, un tout petit peu de beurre et un verre de piquette de mauvaise qualité, disparut en un clin d'oeil. Himbert souriat comme un bien-heureux. Pour lui, le repas était le plus beau moment de sa journée. Tristram rangea la vaisselle et retourna s'asseoir sur son tabouret.
"Père..."
"Oui, mon garçon?"
Tristram releva la tête.
"J'aurais..."
Le père le coupa sèchement.
"Oui, je sais... Besoin d'une tunique propre."
"Oui... Désolé... Mais, le faucon..."
"Un homme ne cherche pas d'excuses! Nous n'avons pas l'argent, point, et tu le sais! Tu n'as qu'à être plus soigneux!"
Tristram se releva brutalement.
"Tu n'aurais pas répondu la même chose à Himbert! Lui, il a tout le temps des problèmes, et tu ne le réprimandes jamais! Je ne suis ni ne serai jamais ton fils!"
Il quitta la pièce et s'enfuit vers son refuge, la fauconnerie.
[Suite à 'La fauconnerie.']