Le manoir du prince Mordred d'Orcanie

Mordred eut un léger sourire ...


Sage décision, chère cousine, sage décision ...

Mais relevez vous voyons ! ...

Et veuillez suivre ces hommes, il vous reconduirons à vos appartements ...

Demain vous ferez route vers Warminster, capitale du royaume d'Orcanie ...

Au revoir chère cousine ! ...

Le Roi des Orcades adressa un dernier sourire, non dénué d'affection à Elizabeth, et tourna les talons, suivis de ses conseillers et de quelques soldats ...

Tungyr, d’un recoin de la pièce, venait d’assister à cet effarant spectacle. Il avait adopté une posture décontractée et exagérément calme, afin que les gardes ne se doutent pas que leur seigneur ignorait sa présence et que du trône il s’avérait impossible de distinguer le chevalier orphelin. Cette mesure de précaution relevait plus de l’instinct que de la nécessité, étant donné qu'il avait été convié aux festivités.

Messire Mordred savait faire montre de bien peu de cœur, et celui du chevalier errant saignait pour cette femme esseulée dans cet amour pour un homme qui n’avait fait vœux de fidélité qu’envers le pouvoir. Mais bien qu’il fut attristé pour la damoiselle, il sentait en son être que sir Mordred avait tracé pour elle le meilleur chemin qu’il soit pour qu’elle vive heureuse.

Mais Tungyr observait à nouveau cet homme siégeant sur le trône de l’immense salle de banquet. Malgré la dureté avec laquelle cette jeune femme fut chassée, le vagabond ne pouvait ressentir de l’indignation ou de la colère. Le dévolu divin brillait telle un halo sur le chef du prince de céans, et le spectateur, du fond de son alcôve ne pouvait mésestimer cet homme choisit des anciens dieux pour fomenter quelque plan qui ferait choir la nouvelle déité venue de Nazareth ou quelque autre ville lointaine. L’espace d’un instant, Tungyr cru distinguer un couple de faës déposer sur le front noble du seigneur sans épouse. Abasourdit il cligna des yeux, les petits êtres en avaient profité pour s’enfuir.

Saisissant au collet un héraut qui passait par là, le chevalier lui chuchota d’un ton peu amen

« va trouver notre bon sir et dis lui que sir Tungyr souhaiterait lui parler. Remémore lui la victoire contre les saxons et le chevalier inconnu à qui il confia sa cavalerie. Allez, file maintenant si tu ne veux pas finir les oreilles taillées en pointe, faquin. »

Le serviteur interpelé par sir Tungyr s'empressa d'aller prévenir son maître, qui s'apprétait à quitter la vaste salle de banquet ...

Mordred, qui avait été avisé de la présence du chevalier en sa demeure, ne fut pas surpris et regarda l'ombre qui semblait se détacher de l'obscurité qui régnait au fond de la salle ...

Sans attendre, le tout récent souverain des Orcades marcha à la rencontre de Tungyr, suivis de ses conseillers et autres seigneurs de guerre ...

Le jeune roi gratifia son hôte d'un sourire accueillant ...

Seigneur Tungyr ! ...

Quel honneur ! Quelle joie est ce de vous revoir, mon ami ! Mon frère d'arme !, Mon cher allié ! ...


Mordred fit une chaleureuse accolade au chevalier puis l'invita à le suivre ...

Venez mon cher ...
Je me dois de présider un important conseil de guerre, auquel je vous convie ...
Vous serez donc bientôt édifié ...

En chemin, conversons un peu ...

Racontez moi donc quelles furent vos aventures sur le trajet séparant le Gwynedd à la Bretagne ! ...

Le roi des Orcades était certes tout sourire, mais derrière cette question somme toute banale et dit sur un ton badin, ce cachait un sourd reproche ...

Et tandis que Mordred entrainait sir Tungyr vers le lieux du conseil, l'aréopage de dignitaires et chefs de guerre, se mit lui même en marche à la suite de leurs seigneur et de son noble invité ...

Certains conseillers orcaniens ne purent s'empécher de lancer quelques regards incrédules ou même hostiles en direction du chevalier errant ...

Vohan déscendit de sa monture une fois qu'il fut en face des portes menant à l'intérieur du manoir. Il prit soins d'attacher DustWind à un arbre avant de se dirriger avec assurance vers les gardes qui précèdaient l'entrée au manoir du prince.

Il se demandait encore si venir en ces lieux était toujours une bonne idée. Lui qui cherchait une opportunité de se faire un nom au seins des combattant de Grande-Bretagne, avait surpris une conversation entre deux hommes lorsqu'il se situait à la taverne, deux heurs plus tôt. L'un d'eux disait à l'autre que le Prince Mordred était présentement à la recherche de combattants afin de mener un assault contre un homme qui lui avait voler une partie de ses terres. Vohan avait donc imédiatement quitter la taverne pour ensuite prendre la direction qui menait jusqu'en ces lieux. Il avait tout ce qu'il fallait pour répondre au exigences du prince et la mort ne l'effrayait guère.

Il arriva enfin devant les deux gardes postés à l'entrer et prononça d'une voix claire:

- Je me présente, Vohan Da Jonah, je suis venu en ces lieux afin de demander audience au noble prince Mordred.

Dame Ophélia se trouvait à ce moment dans la cour exterrieur du château, rentrant pour réchauffer ses petites mains gantés, avec deux suivantes. L'une d'elle était noire de chevelure et allait mettre bas d'ici à un ou deux mois.. La deuxième était à peine âgée de treize ans, blonde comme le blé en été, similaire à ces poupées de collection que les jeunes filles aiment tant!
La blanche comtesse portait en cette tempetueuse journée d'hiver une cape d'un lourd velours rouge doublé d'une magnfiique peau de loup. Sa chevelure rousse tombait en une tresse sur son épaule et son torse du côté gauche. Ses yeux verts, similaire à deux émeraudes, rieurs et moqueurs se posèrent sur le nouvel arrivant, qui demandait à voir le souverain des lieux.
Elle perdit aussitôt sa bonne humeur, désormais intriguée par cet étrange personnage, qui venait probablement perturbé la paix entre elle et Mordred.
Un nouvel arrivant à accueillir, une nouvelle personne qui s'accaparerait du temps du roi... du temps qu'elle, la belle et pâle princesse, n'allait pas avoir avec son fiancé.
Elle s'approcha donc, dans toute sa dignité et toute sa grandeur, écartant quelques gens au passage, éblouit tant par sa beauté que par la force qui émanait de cette femme dont la resplandissance aurait pu rivaliser celle de Vénus, d'Era et même d'Aphrodite!
Non, elle n'était pas heureuse de cette nouvelle venue! Mais, en tant que future matriarche de ce pays, il lui fallait bien se montrer courtoise et polie envers ses... sujets...
C'est donc impitoyable, mais aussi souriante et resplandissante qu'elle s'en vient auprès de Vohan.
Les deux gardes s'inclinèrent bien bas devant cette figure d'autorité, et la douce les gratifia d'un sourire de remerciement.

- Vohan Da Jonah? Un nom d'appartenance noble qui m'est étranger! On ne rencontre pas aussi facilement un roi, messire. Livrez leur, à ces gardes, votre nom et vos titres en entier! Un simple manant n'a pas la possibilité de s'entretenir avec un personnage aussi important que mon bien-aimé et vénéré souverain! Livrez leur au moins votre nom et vos titres en entier! Peut-être auront-ils plus d'aise à vous faire voir mon fiancé...

Vohan la vit arriver; gracieuse et délicate, se déplaçant avec autant de facilité que la douce brise glacé qui les entourait. Aussi belle qu'elle pouvait bien être, Vohan n'eut aucune difficulter à déceler dans son doux regard, la froideur qu'elle éprouvait déjà envers lui.

Elle fut tôt arrivée près de lui, courbant par la même occasion, la droite posture des gardes. La femme déjà en allure n'avait rien d'une simple paysanne et le fait de remmener si bas ces gardes prouvait sans aucun doutes qu'elle se trouvait surement promise au seigneur de ces lieux.

Elle se prononça donc, exigeant de la part du combattant de dévoilé son titre au garde. Elle confirma ensuite son liens avec le prince Mordred en soulignant bien le fait qu'elle était sa douce moitier. Vohan s'éforça de lui sourir malgré le malaise qu'elle venait de lui imposer. Il devait, devant ces garde et cette dame, assumer ce qu'il avait fuit; sa noblesse. sachant qu'il s'agissait certainement de la seule façon d'optenir audience de la part du prince, celui-ci se décida et parla:

-Si ce nom noble vous échappe ma dame, peut-être que celui de Vohan Conan Mckeith vous murmure quelque chose de familier à l'oreille. Je suis ce dénomer Vohan Conan McKeith, fils du seigneur Conan Mckeith et de sa mie, ma mère, dame Amberly. Je suis arrivé tout récemment d'Écosse, mon pays natal pou des raisons qui ne vous concerne en aucun cas. Maintenant, si vous ne m'estimer pas encore sufisemment noble pour rencontrer votre bien-aimé, dite le moi et je repartirai vers Camelot.

La princesse l'écouta avec attention, un sourire indulgent peint sur ses traits angéliques. Elle ne connaissait visiblement pas l'Écosse. Mais elle fut trahie par son intêret de découvrir ce nouveau pays. Elle même venait d'une terre étrangère.
Mais Ophélia fut choquée des derniers propos tenus par Vohan! Comment osait-il? L'impudent! On ne parlait pas ainsi à une noble damoiselle! Et encore moins à une future reine!

Elle en perdit toute expression civilisée et afficha clairement sa surprise mécontente. La sombre suivante, remarquant l'air de sa maîtresse, s'inclina devant le seigneur. Si sa Dame ne le connaissait point... elle en avait entendu parlé.
Pour calmer l'atmosphère, la demoiselle prit la parole:

- Messire Vohan Da Jonah provient d'une noble ligné, ma dame. J'ai visité une fois l'Écosse, dans ma jeunesse... Et lesMckeith sont un clan très puissant. Ce sont de braves combattants, fiers et implacables. Votre fiancé a besoin de guerrier comme celui-ci. Peut-être, malgré ces propos douloureux et... non respectueux, pourriez-vous le présenter à notre roi?

Ophélia jugea un instant le visiteur. Elle finit par lui sourire et baisser son regard merveilleux et presque irréel vers le sol. Son corps la suivit, adressant une gracieuse révérence au guerrier venant s'entretenir avec le seigneur des lieux.

- L'honneur est nôtre, messire Mckeith, d'accueillir une personne de votre qualité. Je suis étonné qu'un seigneur d'un pays aussi lointain veuille rejoindre les rangs de notre roi... Mais suis bien aise de le reçevoir.
Pour parvenir jusqu'ici, plusieurs mois ont du vous coutez cher, tant en temps, qu'en énergie, qu'en argent.
Je vous propose donc je venir vous joindre à notre table de ce soir. Pour l'instant ma suivante, demoiselle Càrmélia ici présente vous installera dans une chambre, pour vous permettre de soigner votre corps et de vous revitailler avant ce soir.

La frêle et jeune demoiselle s'inclina devant sa maîtresse, en signe de soumission et de compréhension. Elle lui adressa une attention admirative avant de grimper les marches menant au manoir.

- Veuillez me suivre, mon seigneur. Je vous y conduis...

Ophélia approuva avec une grande tendresse. Elle aimait affectueusement ces deux femmes, à qui elle devait beaucoup.

Le chevalier s’inclina de manière fort académique devant le seigneur, car il le respectait et espérait ainsi l’honorer tel qu’il le méritait en tant que roi. L’accolade du suzerain le pris au dépourvu et au bond que fit le cœur dans la cage thoracique de Tungyr succédèrent quelques larmes de fierté qui perlèrent au coin de l’œil du chevalier errant. Feignant une autre politesse, le vagabond passa sa manche sur son visage. Son seigneur le jetterais hors de la place forte s’il ne faisait montre d’une force de caractère digne de ses attentes et cela ne se pouvait.

Suivant Messire Mordred, Tungyr ignora totalement les yeux dubitatifs ou haineux se posant sur lui, n’ayant cure des avis de sous-fifres. Il se jura pourtant de toujours prêter un œil derrière lui car les gens de la cours savent se faire plus venimeux que la vipère et plus dangereux que l’ours blessé mortellement.

Pourtant l’instant de se tailler une solide réputation sonnait, et les cloches de la renommée ne carillonnaient pas deux fois pour celui qui ne savait les entendre le moment venu.

Alors, bombant fièrement le torse, adoptant un pas énergique et singeant la fierté, le chevalier errant poursuivit la conversation.

« je vous prie de bien vouloir pardonner mon inconvenance sir, cependant sur mon honneur je prêtais serment à une dame peu avant la bataille et mon destin voulait que je la retrouve dans les plus brefs délais. Je n’ai qu’une parole, et préfèrerais mourir que de la voir bafouer. »

S’arrêtant brusquement, obligeant le seigneur à stopper le pas s’il ne voulait voir son invité disparaître dans la foule des courtisans, il prononça solennellement:

« souffririez vous messire que je mette mon épée au service de l’un des plus honorables suzerains que le royaume de Bretagne ai connu? Je remets mon honneur et mon nom, bien qu’il n’ai que peut de valeur, entre vos mains. Je serai le plus comblé des hommes en exécutant vos ordres, et si mes qualités ne vous conviennent pas, alors je n’aurai de cesse de défaire vos ennemis jusqu’à ce que la mort me fauche sur le champ de bataille. »

Par cette déclaration de fidélité certes si cavalière que les lois de chevalerie s’en trouvaient souillées mais proférée devant l’assemblée réunie, le chevalier errant prouvait à tous que de vassal plus dévoué, Mordred n’en possèderait jamais.

Attendant la réaction du monarque, Tungyr ne pouvait que craindre pour sa vie. La lumière filtrant à travers les fenêtres enchâssées dans la maçonnerie splendide venaient éclairer le visage apeuré d’un enfant que seul Notre Père saurait voir, tant il se cachait enfouit dans les entrailles du chevalier qui avait provoqué une certaine confusion parmi les hyènes de la cours, d’où s’élevaient des rumeurs de discutions étouffées.

Mordred écouta les explications de sir Tungyr en fronçant certes les sourcils mais aussi en esquissant un léger sourire bienveillant aux coins des lèvres ...

L'orcanien tapota amicalement l'épaule du chevalier et après avoir jetté un regard agacé à l'encontre de ses conseillers, déclara :

Si c'est d'affaire courtoise et même de coeur dont il s'agit ...

Alors non seulement vous êtes absout mon ami, mais de plus je vous félicite grandement ! ...

Car c'est là attitude et parôle d'un noble et admirable chevalier ! ...

Qu'importe et quand bien même ! ...

Je connais votre grandeur d'âme et ne douterais jamais de vous ! ...

Le temps d'une autre oeillade ténébreuse vers les vils dignitaires suivant leurs maître comme chiens affamés, et Tungyr visiblement étreint par une certaine émotion s'adressa de nouveau au seigneur des lieux ...

Stupéfait autant que flatté, Mordred réagit sans tarder :

Votre offre est tellement ... désintéréssée et au combien .... humble ! ...

Que celle ci ne peut que vous grandir et révéler au yeux de tous votre haute noblesse de corps et d'esprit ! ...

Non noble messire ! Ne me proposez point de vous mettre à mon service .... C'est moi plutôt qui vous demande de me faire l'honneur de vous tenir à mes côtés ! ...

Le jeune roi considéra Tungyr avec fierté ...

Seigneur Tungyr ...

Vous êtes le chevalier le plus pur, digne et désintéréssé qu'il met été donné de rencontrer ! ...

Vous incarnez l'idéal chevaleresque ! ...

Vous êtes ... le meilleur d'entre nous ...

Brave d'entre les braves ! ...

Mordred se fendit ensuite d'un mauvais sourire ...

Vous mériteriez d'être adoubé par le Haut Roi Arthur lui même, et de prendre place à la Table ronde ...

Et permetez moi de vous le dire, en lieux et place de fiéfés coquins qui ont désohonnorés leurs rangs et rendus caducs leurs hauts faits passés ...

Les lèvres de l'orcanien s'étirèrent pour dessiner un rictus franchement mesquin ...

Il y à bien un nom qui me vient à l'esprit, mais ... je ne souffre point de le prononcer ...

Des conseillers ricanèrent, des saillits s'échangèrent mezza vocce, puis quelques "bons mots" fusèrent :

Le chien immonde ! ...

Le démon nauséabont !! ...

Ah bas ! ...

Le satyre de Camelot !! ...

Le roi des Orcades exultait mais d'un geste impérieux de la main, fit taire ses hommes ...

Puis revint à Tungyr, arborant une expression plus noble sur son divin visage ( ange à l'extérieur, diable à l'intérieur) ...

Après notre prochaine campagne, je jure de vous adoubez, mon ami ! ...

Puisque mon nouveau rang m'en confère le droit et le privilège ...

Pour l'heure, venez, hâtons nous de rejoindre la salle du conseil ...

Mordred invita le chevalier errant à le suivre, tout en pressant l'hallure ...

Les dignitaires suivirent, certains pouffaient encore de rire ...

D'autres considéraient, désormais, sir Tungyr avec déférence et ... un soupçon de crainte dans le regard ...

Emplit de fierté et de reconnaissance, Tungyr eu bien du mal à trouver ses mots.

« mille merci, seigneur. Puissiez vous trouver récompense à votre générosité, car votre qualité estompe celles des saints. Qu’il me soit pardonné ce vilain péché! Je me ferai confesser! »

Tungyr eu toutes les peines du monde à dissimuler l’ironie de sa verve, la religion chrétienne l’agaçait. Cette vile usurpatrice désagrégeait les anciennes croyances, celles qui avaient été érigées en la compagnie des êtres faëes. Tout cela lui avait été enseigné par son vieux maître, aujourd’hui disparu, ainsi que le respect que réclamaient ces croyances.

Sans piper un mot de plus, le chevalier vagabond suivit le maître des lieux jusqu’à la salle où se réunissait le conseil.

(le retour de la sorcière lol )

Assise dans ce vieux fauteuil de qualité modeste, Morgause comtemplait rêveuse les flammes dans l'âtre de la cheminée. Le bruit de martellements sur la porte la ramenèrent à la réalitée et la fit se lever par la même occasion. Le lieutenant Balanir apparut dans l'embrasure de la porte , après avoir été autorisé à pénétrer dans la pièce, et se mit au garde à vous. La reine joignit ses mains, la mine interrogatrice.

- Et bien? Parlez!

Le lieutenant était un peu mal à l'aise mais parvint à se reprendre en quittant du regard les yeux de la reine qui lui imposaient le respect.

- La roue du carosse est réparée, tout semble fonctionner. Si nous partons aujourd'hui même, nous pourrons arriver au manoir demain soir. Nous attendons vos ordres majesté.

Quelle nouvelle! Morgause laissa paraître un rare sourire de contentement et fit appeller ses servantes, elle renvoya le lieutenant peu après.
Imra, la plus jeune des servantes vint se poster devant elle et fit la révérence habituelle qu'employaient toutes les boniches, soufifres et même ces porcs de dignitaires. Sans même prendre la peine de la regarder, le regard perdu dans le vague, Morgause lui assigna des ordres.

- Vous, Imra, vous vous occuperez de ranger mes robes et mes bijoux. Je ne tolèrerais aucun oubli de votre part! Je veux que toutes mes affaires soient rangées correctement avant la fin de la matinée. Si il vous prenait l'envie de me dérober la moindre chose, vous savez ce qui vous attends. Votre mère est passée par les pires tortures pour vol, je ne veux en aucun cas que sa fille devienne une charogne.

Ces dernières paroles avaient été cinglantes et brusquement, les yeux de Morgause avaient croisé ceux de la pauvre femme impuissante face à elle. Sur ce, elle lui tourna le dos et la jeune femme se mit directement au travail, les larmes aux yeux. Morgause avait été dur avec elle mais c'était en quelques sortes une motivation pour l'obliger à accomplir ses tâches. Imra était une bonne fille, elle bénéficiait de la protection de la reine mais aussi de sa plus grande froideur. Elle espèrait faire d'elle une dame.

Lorsque tout fut préparé, la reine sorti de sa chambre et remercia grâcieusement d'une floppée de pièces d'or l'aubergiste. Elle monta ensuite dans son carosse, veillant à n'avoir rien oublié et sentit l'excitation la gagner rien qu'à l'idée de revoir Mordred. Elle appréhendait mais aussi il lui faudrait donner une explication logique à son fils. Les raisons de son voyage et de sa disparition soudaine... Sans cela, Mordred serait perplexe. L'escorte se mit en route, le carosse s'ébranla. Morgause se sentait en sécuritée, entourée de ces cavaliers, elle se laissa aller à la rêverie.

Le voyage avait été vraiment lassant mais ce n'était pas le plus long parmis toutes les escapades de la reine. Lorsque le manoir de Mordred pointa le bout de son nez à l'horizon, Morgause héla un messager afin de prévenir Mordred de son arrivée si improviste. Il lui était pénible de devoir encore attendre mais plus l'escorte approchait du manoir plus elle serait en mesure de serrer dans ses bras l'homme qu'elle avait façonné. Bientôt, très bientôt pensa t-elle.
Lorsque l'escorte arriva enfin dans la cour principal, les gardes postés à l'entrée de l'immense demeure se mirent au garde à vous. Le lieutenant Gareth, homme de Mordred, se hâta et vint acceuillir la reine. Celle-ci le remercia de cet acceuil en s'exclamant:

- Je vous remercie de votre dévotion à mon égard, allez prévenir le prince de mon arrivée, j'ai hâte de le revoir.

Ces quelques paroles dites, elle attentit patiemment que son fils apparaisse.
Tandis que derrière elle, s'affairaient péniblement les valets à défaire les immenses malles contenant tant de joyaux et belles parures. Morgause était très pointilleusse et ne supportait aucune bévue malencontreuse. C'est avec une extrême adresse qu'ils allignèrent les uns à côtés des autres, les quatre coffres plein à en céder.
Morgause, à nouveau exaltée à l'idée de retrouver la chair de sa chair, fit quelques pas impatients (la reine est une personne assez surprenante, elle qui essaie de rester patiente) dans la cour principal, trouvant la chaleur de la nuit étrangement suffoquante . Il ne lui fallut à peine que quelques secondes pour rejoindre le hall du manoir, accompagnée de ses suivantes.

HRP: Hop direction la salle du trône.

HJ : *Ecarquille les yeux l'air incrédule ...


L'émotion le gagne peu à peu ...


Une petite larme apparait au coin de l'oeil ...

Finit par afficher un sourire béat ...*


"Ouaiiiis !!! ...."

*Cours dans tout les sens sans s'arrêter et se faisant ... se paie une porte de plein fouet ...*

" fui contenf ... "


(Je réponds dès que possible chère amie, dès que faire ce peut

et puis "sorcière" ?, vous êtes divine, allez, allez, bienvenue ! ...)

D'ailleurs : superbe l'avatar

(mdr, toujours aussi marrant Momo J'attends la réponse avec impatience!! )

[ Est-ce que ca compte pour les autres également?! ]

Je ne l'ignore pas et j'y travail ...

(J'attendrais patiemment, en attendant, j'en ai profité pour rallonger mon post d'un petit paragraphe, histoire d'approfondir certains passages)

HJ : Alors Morgause on a la bougeotte ?

Bon rendez vous dans le hall du manoir, ensuite ont passera dans la salle du trône ...

Sinon précisions pour le modo :

j'ai cloturé le topic conseil et banquet, tandis que le sujet " Sombres rêveries" ne se résume qu'a un seul post de transition ...
Le topic "apparts" est pour le moment figé ...
Et je vais m'abstenir de faire directement intervenir Mordred au topic cachots, laissant Kadoudal assister sa graandeur ( ) l'évêque Florin ...

Donc je pense pouvoir répondre à Morgause ...

Le retour du soudard ...



Après une journée de chevauchée, le sergent Pat Roach de l'armée d'Orcanie, était de retour au manoir ... avec plusieurs jours de retard, ce qui devrait lui valoir une belle remontrance de la part de son supérieur direct ( le capitaine Ganelon), voir même une nuit de cachot ...
Tout cela si ce vieux Pat n'était point considéré comme un déserteur, car là, la peine infligée serait beaucoup plus sévère ...
Les potences d'Orcanie étaient peuplés d'étourdis de ce genre ... Le sergent commençait à se dire qu'il aurait dut commettre le geste insensé qu'il avait faillit perpétré en pleine place du marché, à Camelot ...
Au moins aurait il eu une raison valable de déserter tout en servant son maître, le démon d'Orcanie ...

En effet après l'incident à la taverne, Roach avait prit le risque de déambuler dans les ruelles de la cité, ne se souciant que très peu de l'éventualité d'être dénoncé et arrêté ...
Divagation ( dans tout les sens du terme ), qui l'avait conduit a traverser la grand place de Camelot et donc d'assister aux troubles suscités par les marchands d'esclaves ...
Alors que Pat était occupé a compter les quelques écus qu'il avait en poche, tout en sachant pertinemment qu'il ne pourrait s'offrir aucun "spécimen", le Roi lui même était intervenu ...
Celui ci, encadré par plusieurs soldats, avait brusquement interrompu le spectacle ...
Joignant le geste ( magistral) à la parole ( éloquente), le souverain de Bretagne, encore une fois, ne dérogea point ...
Arthur mit fin aux agissements des cupides charognards, au grand dam de ces derniers qui firent mine de vouloir résister à l'impérieuse volonté du roi ...
Et c'est alors que germa soudainement dans l'esprit de la brute orcanienne une idée insensée et ... homicide ...
Bref, il fût tenté de fendre la foule amassée, d'approcher du maître des lieux, puis de tirer son poignard acéré afin ... de profiter de la confusion ...
Après tout pourquoi ne point offrir le martyr au César de Bretagne ? ...
Ici même, en plein "forum" de Camelot ...
On aurait alors accusé les esclavagistes et Pat aurait ensuite quitté le royaume pour sans doute rejoindre son Irlande natale ...
Tout en réclamant son du un peu plus tard ...
Ainsi le secret désir de Morgause et de son damné fils aurait été réalisé, sans que ceux ci soit compromis et donc inquiétés ...
Mais alors que Pat se jetait au bas de sa monture, les romains cessèrent de protester et déposèrent leurs armes ...
Effaré, Roach pesta intérieurement :

*maudits lâches ! ils ne valent guère mieux que leurs esclaves, ils se sont prosternés sans résistance ...*

Pat remonta ensuite sur son canasson, cracha à terre et ne pût s'empêcher de dire, mezza voce :

- Dans tout les cas il a des c .... ce foutu roi ...

Pour sur, le soudard orcanien et ancien brigand, ne pouvait comprendre la force du verbe arthurien, mais il fût épaté par sa prestance et sa prestation ...
Mais dès lors, "acta est fabula", il était temps pour Pat Roach de se mettre en route ...
Et à défaut de "gloire éternelle", le sinistre soldat allait essayer d'éviter d'être trop sévèrement punie pour sa légèreté ...

( Belle contradiction )