Une troupe chamarée de pourpre et d'or

Les guetteurs sur les tourelles font, comme tous les jours, leur travail en surveillant les abords de Camelot. Les temps sont dangereux, les Saines et ses hordes barbares sont toujours une menace et il convient d'y faire attention. C'est d'ailleurs comme une menace que les guetteurs considérent le convoi qui arrive depuis la route du sud. C'est une troupe immense, de dizaines de chevaux et même de chariots. Alors qu'ils allaient sonner du cor pour prévenir tout Camelot de se préparer à se défendre, les plus perspicaces se rendent compte que ce convoi n'a nulle apparence belliqueuse. Les hommes ne sont pas en armes, il y a même des damoiselles.

Petit à petit, on distingue mieux les nouveaux arrivants. Ils sont tous habillés d'une soie pourpre, au liséré d'or véritable. Les gueux passant par là ne peuvent s'empêcher de se dire que cette troupe est bien riche. Mais, ils n'ont pas tout vu, car les chariots sont garnis de vaisselle précieuse et de divers joyaux dans certains, tandis que dans d'autres, se trouvent de magnifiques hauberts et heaumes, finement assemblés.

Un jeune homme, à peine sorti de l'adolescence, semble à être à la tête du convoi. Il porte beau, fier et presque condescendant, il se dirige droit vers un sergent d'armes qu'il trouve. Ce dernier ne peut s'empêcher de remarquer la riche épée, avec son pommeau d'or et ses bijoux, qui pend à l'encolure du cheval.
"Il ne doit pas être encore chevalier" pense-t-il.

Le jeune homme est maintenant devant le sergent d'armes.

- Mon bon, auriez-vous l'amabilité de prévenir Sa Majesté le Roy Arthur que moi, Sagremor de Constantinople, neveu de l'Empereur Adrien, souhaite obtenir la chevalerie de Sa main.

[dédoublement temporaire comme le fait si bien Julien ^^]

Gauvain échangeat quelques mots avec l'un des gardes, sur une tourelle, pour se renseigner de l'agitation autour et à l'intérieur de Camelot quand une voix étrangère lui parvint aux oreilles.
Il se retourna et regarda en bas, curieux.
Un convoi luxueux était juste devant le pont-levis de l'enceinte du chateau.
Il dévisagea celui qui semblait être le meneur malgré son jeune âge : il n'avait rien d'un breton mais tout d'un latin ou grec.

Intrigué, Gauvain se pressa de rejoindre le sergent d'armes avec lequel il parlait.

-Bien le bonjour l'ami ! fit-il en le saluant respectueusement (après tout, s'ils étaient si richement vétus, il devait être un personnage important)
-Je suis le neveu du Roi, ainsi que son plus fidèle chevalier. Gauvain.

Il lui tendit la main, comme c'était d'usage à cet époque : ils devaient se serrer non pas la main mais l'avant-bras)

*bon voyons qui il est, lui, puis je verrai s'il faudra le renvoyer ou le faire entrer*

Du haut de son palefroi, le jeune homme toisa de haut le chevalier qui s'était approché de lui. Si dans un premier temps, il l'avait pris pour un chevalier comme les autres, son visage s'illumina quand il entendit le nom de celui-ci.

Avec une joie mêlée de respect, il prit le bras de Gauvain.

- Beau Sire, belle est cette journée qui me fait rencontrer un si bon prud'homme et un si haut baron. J'ai pour nom Sagremor de Constantinople, petit-neveu de l'Empereur Adrian. Ma compagnie et moi sommes venus de mes terres lointaines à Camelot pour que le Roy Arthur, par la grâce de Dieu, me fasse chevalier.

Le visage de Sagremor respirait la joie. Enfin, après un long voyage, il touchait à son but.

Neveu de l'empereur de Constantinople? Ce même empereur qui gouverne l'autre moitié de la terre? Il avait bien fait d'acceuillir ce jeune homme avec politesse. Au moins il ne s'attirera pas les foudres d'un empereur.

Il inclina modestement sa tête en signe de respect et fit signe de laisser passer le convoi.

-Votre voyage a du être fatigant. Entrez donc cher ami, et pourquoi pas futur frère d'armes?

Gauvain jetta un coup d'oeil au sergent qui le comprit : il donna quelques ordres et en quelques instants il y avait deux rangées de soldats, au garde à vous, chacune d'un côté et de l'autre du convoi.

-Le roi est pris par ses affaires. Quelqu'un est déjà allé le prévenir de votre présence.

Sagremor, faisant volte-face avec son palefroi, donna quelques ordres en latin aux hommes qui le suivait et qui se mirent aussitôt à la suivre. Les valets reprirent sur leur dos les sommiers qu'ils avaient posé à terre, le tout avec une grande précaution tant les objets qu'ils contenaient, étaient de grande valeur.

Se tournant vers Gauvain:

- Sire Chevalier, je serais honoré de combattre à vos côtés. Ne dis-t-on pas que vous faîtes partie de la fine fleur de la chevalerie.

Visiblement, Sagremor avait déjà obtenu quelques renseignements avant de venir à Camelot. Disant cela, le jeune homme se dit qu'il avait grande faim et qu'il se restaurait bien ici

(bah toi aussi tu t'es dédoublé ! u_u et en plus qui l'aurait accueilli ce grec? lol)

Gauvain était fort sensible à la flaterie. Aussi ce qu'avait dit Sagremor lui fit oublier toute méfiance et soupçon.

*oh oh, je vais bien m'entendre avec ce neveu de l'empereur !*

Il souffla un mot à un jeune homme qui partit sur le champ

-Mon oncle me pardonnera sans doute si je le devance en vous faisant préparer des logements dignes de vous. Vous comprenez, nous ne nous attendions pas à vous recevoir, il faudra une heure ou deux pour tout préparer. Auriez-vous l'amabilité de patienter jusqu'à là?...

Puis, comme s'il fut frappé d'un éclair, il plaqua sa main sur son front, se sentant coupable...ou du moins feignant d'être coupable

-Dieu me damne ! J'ai négligé de vous proposer à manger et à boire. Voulez-vous?