La chambre du sire Lancelot

[Dédoublement provisoire : la scène se situe après celle de la chapelle royale]

Lancelot se tenait au milieu de sa chambre, les mains sur les hanches. Il jetta un regard circulaire à l'ensemble et parut tout à fait satisfait.

Lancelot : "Oui, elle me convient parfaitement. Simple sans être austère, spacieuse sans être immense : je sens que je vais bien y dormir."

Il faut dire que "simple" pour Lancelot signifiait tout de même un certain luxe. Les tentures au grain fin qui pendaient aux murs étaient des chefs d'oeuvre de la tappisserie provenant des ateliers les plus prestigieux [Bon je sais je suis un peu anachronique...].
Elle figuraient pour la plupart des scènes de guerre ou de chasse. L'une pendue au mur où reposait la tête du lit était particulière remarquable. Au voyait au centre un centaure qui brandissait une lance en direction d'un cervidé, peut-être une biche ou un chevreuil, qui tentait de lui échapper en courant vers une rivière à l'arrière plan.
Le mouvement et les proportions du centaure étaient particulièrement bien rendus et l'expression de peur de sa proie faisait frémir si on la fixait plus de quelques secondes.

Dans la cheminée, un foyer de braise couvait, lançant une lumière rougeoyante sur les tentures qui semblait donner une vie infernale aux animaux et créatures qui s'y pourchassaient dans la chambre peu éclairée.

La pièce était meublé avec goût et sobriété. Une cruche de vin d'hypocras [Encore un anachronisme ], deux coupes en or et des biscuits étaient posés sur une petite table basse placée au centre de deux fauteuils confortables, le tout disposé à quelques mètres du lit. Puis il y avait le fameux paravent...

Décidément les chambellans avaient vraiment bien fait les choses...

Lancelot décrocha son épée et la lança sur le lit. Il s'approcha de la belle cheminée de chêne et se penchant sur les braises qui sommeillaient dans l'âtre il dit au serviteur :

Lancelot : "Faites remettre une buche pour la nuit et..."

Il se redressa et renifla son pourpoint. Il fit la grimace : ça sentait le vin et la transpiration. Il se rendit compte qu'il ne s'était pratiquement pas lavé depuis qu'il avait débarqué en terre de Bretagne.
Il ajouta donc :

Lancelot : "Et rapporte moi un baquet d'eau chaude que je puisse me tremper.
S'il y a du savon et des sels de bains, fais en ramener. Je veux me délasser un peu et sentir bon avant de pénétrer dans mes draps."

Serviteur : "Bien messire, tout de suite."

Et le serviteur se retira.

Lancelot en attendant commença à se déshabiller, ignorant le paravent : de quels yeux aurait-il eut à cacher sa pudeur puisqu'il était seul ? Et puis à la guerre on apprend à se déshabiller sans craindre sa propre nudité, ni celle des camarades.

Il étendit son pourpoint et ses chausses sur un des fauteuils puis respira ses pieds d'un accrobatique et souple mouvement.

La deuxième grimace qu'il fit semblait démontrer que les pieds étaient olfactivement les petits frères du pourpoint...

Lancelot : "Raah, vivement ce bain !"

Il s'étendit sur son dessus de lit en peau d'ours et soupira longuement.
Il se massa encore un peu les parties endolories par ses aventures de ce soir et attendit son bain en tâchant de ne pas s'endormir.

Il arriva finalement et lorsque les serviteurs entèrent Lancelot se leva et indiqua le devant de la cheminée.

Lancelot : "Poser le ici. Prenez aussi mes vêtements de voyage et confiez les aux lavandières. ça empeste le bouquetin pis que dans une étable."

L'un des serviteurs portait une mince pile de linge fin, il lui dit :

Serviteur : "Nous vous avons apporté du linge messire. Une chemise pour la nuit et quelques effets en attendant que les vôtres soient secs."

Lancelot : "hé hé hé, mais vous êtes parfaits mes gentillets.
Allons ! Posez cela ici et laissez moi, je dois faire mes ablutions maintenant."

Les serviteurs se retièrent, souhaitant la bonne nuit au sire Lancelot qui commençait à se déshabiller.

Lancelot se dévêtit entièrement.

Il est sans doute inutile de préciser qu'il avait le corps musclé, des muscles peu saillants mais très durs, des muscles de chevalier sans la moindre trace d'embonpoint malgré son âge avancé pour son époque. Lancelot pratiquait trop quotidiennement les exercices du guerrier pour se trouver affublé de cette sorte de "parure bourgeoise".
Une légère toison de poils bruns couvrait son torse d'homme de la race des Européens du nord.

Mais ce qui était impressionnant, c'était surtout les nombreuses cicatrices et marques des coups qu'il avait reçut en vingt années de bataille et qui formait des sillons blancs à travers sa toison.

L'absence de la moindre balaffre sur son visage faisait un contraste surprenant avec le reste de son corps.
Lancelot, qui comme tout grand guerrier était un peu enfant, était fier de ses marques et comme il se plaisait souvent à le dire lui même :

"Les cicatrices de mon corps sont les paraphes et signatures de tous les contrats que j'ai passé avec la mort."

Couvert de traces, muscles durs mais sans relief, poitrine velue et visage trop lisse... Ainsi dépeint ce corps aurait pu sembler grottesque, et pourtant l'ensemble formait un équilibre que maintenait la mystérieuse magie de l'esthétique masculine faisant de Lancelot un homme incontestablement beau.

Il plongea rapidement ses pieds dans son baquet d'eau chaude avant d'y entrer tout entier dedans en poussant un râle de satisfaction.

Lancelot : "Aaaaaaahhh !"

Le baquet déborda un peu, mouillant le parquet de chêne.
Puis Lancelot se détendit. Il regardait le foyer, recalant puis massant les parties de lui même qui avaient souffert ce soir de violences féminines mais dont la douleur était presque disparu à présent.

Il soupira d'aise : comme il est bon de rentrer chez soi et de se trouver seul dans sa chambre après une rude journée de chevauchée, une soirée de beuverie, de danse et de prélat assassiné.

Seul ? Pas si sûr...

[Attention Elwyl ça fait deux fois que tu joues les persos des autres, c'est pas tres correct!]

[Hj : et zoum zim boum, emballée la dame Lancelot retrouva ses instincts de soudard et saississant la jeune femme par ses jambes fines il... censuré
Lol Meuh non, c'est un chevalier d'Arthur que diantre : pas du genre à abuser d'une situation, même aussi favorable ]

En effet Lancelot avait bel et bien saisi avec force la donzelle qui s'échappait de derrière le paravent.

En fait il avait été secoué dans son bain au moment où la jolie tête d'Elwyl frappait son baquet d'eau. Il s'était retourné brusquement et avait aperçu une vague forme entourée de froufrou qui essayait de fuir. Ses réflexes avait fait le reste.

Ce fut seulement lorsqu'il posa la belle sur son lit qu'il la reconnut. En effet il pensait jusqu'ici avoir affaire à une espionne ou une tueuse. Après l'affaire de la mort du père Stéphane ce soir, il pouvait s'attendre à tout...

*Lancelot : "Bigre mais qu'est ce qu'elle fait là celle là ? "*

Restant un instant à considérer le corps évanoui d'Elwyl, il se demanda que faire.
Fallait-il appeler les serviteurs ou bien rester là à attendre qu'elle se réveillât pour obtenir quelques explications sur sa présence en ce lieu privé.

Appeler posait le problème d'une grande trop grande publicité : tout le château saurait que dès le premier soir, Lancelot avait mis une dame dans son lit .
Certes, cela eut flatté l'orgueil d'un homme bas, mais certainement pas celui de Lancelot qui ne confondait pas sa chambre à Camelot et un quelconque campement d'armée en campagne où l'on se fait gloire d'accumuler les conquêtes, guerrière et nuptiale.
Un grand héros se doit d'être organisé, dans sa tête et y compris dans sa vie.

Il décida donc de ne pas appeler quiconque et d'attendre le réveil de la dame.
Il prit tout de même soin de se faire un pagne avec un drap pour cacher son intimité. Il fut tenté un instant d'y placer un de ses gants en maille de fer, au cas où la demoiselle aurait eu envie de s'adonner encore une fois au jeu du coup de genou bien placé, mais il se retint, préférant se dire qu'il lui suffirait d'être vigilent si la belle venait à se rebeller.

Il déplaça donc un des fauteuil pour observer Elwyl et attendre le réveil. Il versa le vin dans les deux coupes en or, prenant la sienne pour y boire.

En observant attentivement la jeune femme, il s'apperçut qu'elle avait un petit filet de sang qui lui coulait sur la tempe : manifestement elle avait été blessée par le choc.

Chevalresque, il oublia la rancoeur que lui faisait encore ressentir le coup de genou du soir et, prenant un morceau de mouchoir, il le trempa dans le vin puis, avec des gestes d'une grande délicatesse, il tamponna le visage d'Elwyl, essuyant les traces de sang.

Il maintint ensuite sa main pressée contre la tempe de la jeune femme à l'endroit où se trouvait la source du sang, là où elle avait pris le coup.

*Lancelot : "ça frappe fort, mais ça reste fragile malgré tout. Il semble que la tête soit moins dur que le genou..."*

Pensa-t-il.

Lorsqu'Elwyl avait ouvert les yeux, Lancelot s'était reculé d'un pas.

Il l'écouta donner ses explications sans rien dire, se contentant de soutenir le regard des magnifiques yeux verts de la jeune femme lorsque celle ci cherchait à défier les siens qui étaient noirs.

Au fond peu lui importait que ses explications soient fausses ou véridiques, qu'elle soit une espionne ou une femme égarée dans le dédale de Camelot : elle était entrée chez lui et c'est tout ce qui comptait en cette heure.

Lancelot avait toutefois écouté et intégré toutes les explications, il rebondit sur la dernière phrase :

Lancelot : " De la malchance ? Vraiment vous trouvez ?"

Il sourit.

Lancelot : "Vous estimez que vous trouver seule avec moi dans ma chambre est un manque de chance ? Il y a pourtant beaucoup de femmes en ce monde qui rêveraient d'un tel privilège, privilège que votre... votre audace plus que votre mauvaise fortune vous a procuré..."

Il revint à la petite table basse et posa la coupe qu'il tenait dans sa main.

Lancelot avait bien remarqué le rosissement de la peau de la jeune femme, il devinait son trouble de vierge devant sa quasi nudité et il était bien décidé à l'utiliser. Il se déplaçait tranquillement, très à l'aise et sans le moindre signe de gêne, comme s'il était parfaitement naturel de se promener ainsi devant une femme qu'on ne connait que depuis deux heures,
en ne cherchant ni à masquer son corps ni à le montrer trop ostensiblement.
Cette attitude détendue renforcerait assurément son ascendant sur la jeune femme, tant que le trouble durerait et même une fois qu'elle se serait habituée (pour autant qu'il soit possible de s'habituer à la beauté masculine, car de cette matière là l'oeil féminin ne se sature presque jamais).

Il prit la cruche de vin et remplissant sa propre coupe, il dit avec un sourire à demi amusé :

Lancelot : "Vous me vexez madame et l'ensemble de votre explication est assez... singulière disons, mais je l'accepte... pour l'heure..."

En se relevant il prit les deux coupes dans ses mains et glissa entre ses doigts deux des biscuits.

Il marcha vers le lit, toujours avec la même assurance, en disant :

Lancelot : "Vous semblez assez sanguine pour une jeune pucelle... J'ai cru comprendre que vous étiez de Galle. Je connais bien les marches Galloises, j'y ai vécu longtemps pour protéger le royaume d'Arthur des envahisseurs de l'occident."

Arrivé tout près d'Elwyl, il mumura (on sait ce que murmurer veut dire chez Lancelot) :

Lancelot : 'Tantôt vous avez gaché ma fête de retour, voilà que vous venez de gâcher mon bain de détente, alors...
Vous ne pouvez me refuser de boire avec moi, sans quoi vous gacheriez aussi ma nuit, ce qui ferait vraiment trop..."

Et il tendit une coupe d'hypocras et un biscuit à Elwyl avec un sourire sincère d'homme charmant.

[Hj : je rappelle que l'hypocras était un vin qui se consommait toujours avec des biscuits, ils les trempaient souvent dedans d'ailleurs.
N'allez pas en déduire pour autant que Lancelot cherche à tremper son biscuit, bande de canailles ]

Elwyl n'avait pas bougé pendant le discour de Lancelot, d'ailleurs elle n'avait pas vraiment écouté, elle était trop fascinée par la nudité de Lancelot.

Puis elle le vit se rapprocher d'elle et lui murmurer:



"Tantôt vous avez gaché ma fête de retour, voilà que vous venez de gâcher mon bain de détente, alors...
Vous ne pouvez me refuser de boire avec moi, sans quoi vous gacheriez aussi ma nuit, ce qui ferait vraiment trop..."



Elwyl était bien trop troublée par la présence prés d'elle de Lancelot pour saisir tout de suite le sens des paroles du chevalier.


A contre-coeur, Elwyl prit la coupr de vin d'Hypocras et le biscuit que lui tendait Lancelot tout en lui lancant un regard noir et en lui disant:



"Je ne gacherais pas vôtre nuit messire, mais ne comptez pas sur moi pour la partager avec vous. J'accepte la coupe et le biscuit car, je suis d'accord, ce serait trop d'affronts pour la même journée de les refuser.Et puis, pour vôtre fête de retour, je suis vraiment navrée mais je ne savais pas que vous veniez juste de revenir a Camelot. Je ne suis pas Prêteresse!"



Elwyl n'avait jamais bu de vin, celà lui avait toujours été interdit par sa mère. Celle-ci, grande dévôte, considèrait le vin comme le sang du diable qui venait répandre le vice parmis les hommes.


Elwyl prit une gorgée hésitante, et fût étonnée par la douceur du liquide. C'était bon.
Puis Elwyl but la coupe, posa le biscuit a côté d'elle et se leva. Sa tête lui tournait mais elle se maîtrisa et ne se rasseya pas. Un moment de faiblesse devant Lancelot suffisait amplement. Elwyl fit sa révérence la plus gracieuse possible a Lancelot en éssayant de ne pas regarder plus bas que son menton et lui dit.



"C'était trés bon, merci. Il doit être tard, il est grand temps pour moi de rentrer.
De plus, n'ais-je pas déja gâcher vôtre "fête de retour" et vôtre "bain de détente" je ne vais pas en plus gâcher vôtre nuit en l'empoisonnant par ma présence.Bonne nuit messire."




Sur ce, Elwyl tourna les talons un peu trop vite d'ailleurs sa tête se remit a tournée, Elle resta immobile quelques instants afin que les murs arrêttent de danser et commenca a avancer vers la porte.





[HJ: Looooool!!! S'il veux tremper son biscuit dans l'Hypocras-Elwyl il aura du fil a retordre! ]

Lancelot, toujours en pagne précisons, profita de la station involontaire d'Elwyl pour s'approcher d'elle et lui saisir délicatement la main.
Il lui murmura avec la voix douce d'un complotteur à sa complice :

Lancelot : "Attendez ma mie, vous n'y songez pas ! Il y a là dehors, dans ce couloir, deux gardes en faction.
Si l'on vous voit sortir de ma chambre ainsi, avec votre tenue tâchée d'eau, imaginez ce qu'on dirait de vous. Les serviteurs et les gardes sont de grands bavards , avant demain tout le château saura que Dame Ewyl a passé une partie de la nuit avec le chevalier Lancelot..."

Tenant toujours sa douce main à la peau de nacre, il approcha son visage de son cou et lorqu'il recommença à parler, Elwyl sentit son souffle sur sa nuque.

Lancelot : "A moins que vous ne teniez absolument à braver la rumeur que répandent les langues de vipères de Camelot, je crois bien qu'il va vous falloir accepter que ce que vous appelez "votre malchance" a fait de vous ma prisonnière...
Mais rassurez vous madame ! Je vous aiderai à tromper la vigilence des gardes, j'ai même déjà conçu votre plan d'évasion...

[Hj : c un rapide l'ami... L'habitude du guerrier tacticien improvisateur ]

Toutefois, avant cela, j'aimerai que... nous laissions bavardions un peu, j'ai... grand désir de vous mieux connaître.
Je ne vous retiendrai qu'une petite heure, le temps que les gardes commencent à se laisser gagner par le sommeil."

Il s'éloigna alors d'Elwyl et la regarda dans les yeux, un sourire mystérieux sur les lèvres.

Lancelot : "Après tout ce qui s'est passé ce soir, vous me devez bien cela, vous ne trouvez pas ?"

[Hj : "Lancelot qu'est ce que tu fais ?
Moi ? Oh rien, je tords du fil " lol ]

Lancelot n'avait pas été assez attentif pour percevoir tous les mots murmurés par Elwyl, mais il devinait à l'attitude générale de la jeune femme qu'elle était troublée : il avait tout fait pour ça et c'était exactement ce qu'il voulait.

Il resta donc sur sa dernière phrase :

Lancelot : "Avant d'assouvir ma soif de connaissance, assouvissons notre soif tout court..."

Alors qu'Elwyl était assise sur le lit de Lancelot, décidément la jeune femme semblait s'y trouver bien puisqu'elle y était naturellement revenue alors qu'elle aurait pu prendre un des fauteuil, il se leva et approcha la tablette sur laquelle reposaient la coupe contenant les biscuits et la cruche de vin.

Il récupéra les coupes dans lesquelles il versa une nouvelle rasade d'hypocras.
Puis il tendit la coupe dans laquelle il avait bu précédemment à Elwyl, prenant la sienne pour boire.
L'avait-il fait exprès ? Probablement... Certainement même... En fait il l'avait totalement fait exprès !

Il leva sa coupe, enfin celle d'Elwyl et but, espérant sans doute accéder ainsi aux pensées de la belle. A moins que ce ne fut, par coupe interposée, pour connaitre le plaisir sensuel du gout de ses lèvres...

Après avoir bu longuement et doucement, il reposa sa coupe et dit d'une voix joyeuse et aimable :

Lancelot : "Après la soif de bouche, assouvissons celle de l'esprit !
Etes vous réellement princesse de Galles de l'ouest ou est ce coqueterie et amour de femme pour les titres ?"

Il ajouta plus bas en se pencha vers elle, pour anticiper et atténuer la hire qui ne manquerait pas de monter après ces goujates paroles :

Lancelot : "Si je suis si sceptique, c'est que vous n'avez point les manières rustres et la peau rugueuse des princesses de ces contrées. Je les connais bien pour les avoir longuement fréquentées et négociées avec leur roi et..."

Il regarda la superbe gorge blanche d'Elwyl avant de replonger dans ses splendides yeux verts.

Lancelot : "... Je n'ai pas souvenir qu'il se trouva des gisements d'emeraudes dans ce pays de fer..."

Il la regarda passer du lit au fauteuil et s'amusa de son pas légèrement chancelant. Pour Lancelot l'ivresse chez les femmes avait quelque chose d'infiniment charmant.
Il prenait un plaisir évident à piquer puis à caresser cette si jolie et si ombrageuse pucelle [Hj : comprendre "jeune fille"], c'était pour lui la douce forme qu'il avait décidé que prendrait sa vengeance pour le coup de genou du dîner.

Se reversant encore du vin, il lui répondit dans un premier temps sur la peau :

Lancelot : " Allons ma mie, ne prononcez pas de sentences définitives que vous auriez à regretter plus tard. Je suis bien placé pour savoir ce qu'un excès de fierté mal utilisé peut nous faire perdre comme délice..."

Voyant la coupe d'Elwyl à moitié vide, il lui remplit à nouveau presque à ras bord.
Il s'apperçut que ce fidèle allié qu'était le vin commençait à donner des signes de fatigue : il ne restait presque plus rien dans la cruche.

Il eut juste le temps de la reposer avant d'éternuer brusquement :

[Warning : special effect ]

#Aaaaaatchaaaaaa#

[ dolby suround Lancelot tm ltd ]

Lancelot avait sauvé le vin de sa coupe mais il était en train de prendre froid, à moitié dénudé qu'il était.
Ne désirant pas se rhabiller tout de suite, il s'approcha du feu, et se tint en face du fauteuil où était Elwyl.
Son ombre rendue gigantesque se projetta dans toute la pièce. La chaleur lui fit du bien et il dit à Elwyl d'une voix douce mais toujours taquine :

Lancelot : " Vous n'êtes qu'à moitié Galloise ? Tout s'explique alors... "

Il pensa mais sans le dire :

*Lancelot : "Il y a d'ailleurs beaucoup de petits Gallois qui ne le sont plus qu'à moitié depuis que j'y suis passé avec mes armées... Je me souviens de cette grosse fille à Cardiff qui se disait reine de Galle que j'ai galament travaillée.
J'avais pris cela pour un jeu mais qui sait, peut-être que cette Elwyl est ma fille puisqu'elle prétend être issue d'un chevalier..."*

Malgré l'incohérence flagrante des dates, Lancelot était aux marches de Galle il y avait 6 ans seulement, cette pensée l'amusa beaucoup. Un sourire se dessina sur ses lèvres, mais il jugea cette idée trop martiale et trop humiliante pour la dire à la jeune fille. Il préféra donc revenir à son sujet favori : lui même.

Lancelot : " Moi même mon sang est celte, mais pas à moitié... Je suis entièrement Celte par ma mère et mon père qui étaient de petite Bretagne, là où finit le monde. Pourtant ma mère adoptive Viviane a fait de moi un bon Chrétien et le loyal sujet d'Arthur que je suis aujourd'hui."

Il but un peu et ajouta avec un sourire mêlé d'un soupir :

Lancelot : "Et bien... je ne me souviens pas très bien mais si ce que vous dites sur la virilité des Rois de Galle est vrai, alors c'est à la fois une malédiction et une bénédiction...
Malédiction car les Gallois sont des barbares insoumis qui ne comprennent que l'épée et plus il y en aura moins Arthur sera paisible sur sa frontière occidentale..."

Il contempla Elwyl dont la peau rosissait sous les effets cumulés de son trouble et du vin, puis ajouta :

Lancelot : "Mais c'est une bénédiction que de telles barbares soit capable d'enfanter de gracieuses créatures telles que vous madame. Si cela était en mon pouvoir, j'intercèderais auprès de leurs druides pour qu'ils fassent porter le nombre minimale de la virilité royale non plus à cinq mais à dix enfants...
Ainsi ce pauvre pays serait enfin honoré pour d'autre richesse que son charbon crasseux ou ses guerriers intrépides ! On saurait enfin qu'ils s'y trouvent aussi saphirs, jais, émeraudes étincelantes ou même..."

Il fixa les lèvres d'Elwyl.

Lancelot : "...Grenat rougeoyant..."

[Hj : vous avez remarqué qu'il descend l'ami Lancelot, le prochain coup c'est le décolleté (s'il y en a un;) ) ]

[lool et aprés le décolleté? lol!! Certe Elwyl n'est pas mariée et est pucelle donc elle n'a droit de porter que des couleurs douces telles que le bleu ou le vert ou les couleurs pastels, mais elle peut aussi avoir des déclletés même si ceux ci ne seront guère profond.]



Elwyl était en colère, Oh oui trés en colère même.
En colère contre Lancelot, elle ne supportait pas la manière dont son coeur, son corp réagissait aux caresses du souffle de celui-ci ou bien a ses frolements.


Elle était aussi en colère qu'il sache si bien manier la pique et le compliment de tel manière qu'elle ne pouvait pas s'insurger contre les paroles infâmantes prononcées a l'égard du peuple Gallois.


Elle était aussi en colère contre ce fichu vin d'Hypocras, qui lui faisait quelque peu perdre sa lucidité.
En effet Elwyl avait vidé sa 4 ème coupe. Heureusement que le pichet était vide.


Mais Elwyl avait décidé de ne pas se montrer en colère et de rester en apparence calme et froide, comme si les paroles ou les frôlements de Lancelot ne lui faisait aucun effets.


C'était sans compter sa rougeur qui persistait, ou bien le tremblement irrépréssible de ses mains lorsqu'il la frolait.


Bref, Elwyl n'avait qu'une envie lui arracher les yeux!Elle garda son calme au prix d'un visible effort et répondit en souriant a Lancelot.



"Messire, vous savez manier l'art d'insulter en même temps que complimenter avec brio.
Je vous en félicite mais vos insultes et vos compliments ne m'importe guère car je sais qu'il ne sont pas sincère.

Ma mère m'a mit en garde contre les hommes comme vous:
"si un homme te fais des compliments ma fille, fuis-le comme la peste et ne te laisse pas berner! Il cherche seulement a faire des perversions."

annona-t-elle en immitant sa mère.




Puis Elwyl devint soudain songeuse,

Que voulais dire Perversions? Etait-ce celà qui se passait entre un homme et une femme le soir de leurs nuit de noce? Mais qu'était-ce donc bon sang!

Lancelot aurait pu tiquer sur l'accusation de non sincérité, Lancelot se considérait comme toujours sincère, mais le mot de "perversions" balaya l'esquisse de réponse qui avait commencé à lui venir.
Il n'en quitta pas moins son ton joueur et fit le surpris (il l'était vraiment ):

Lancelot : " Perversions ! Perversions..."

Il inspira exagérément profondément.

Lancelot : "Si les jeux de l'amour sont une perversion, alors oui je veux bien vous concédez le terme, même si je ne vois rien de pervers dans notre conversation de cette nuit..."

Il but une petite gorgée et ramassa un biscuit dans le présentoire.
Il se fit alors la remarque à lui même qu'un homme de 38 ans recevant pratiquement nu dans sa propre chambre une jeune vierge de 17, si ce n'était pas foncièrement pervers, cela était au minimum douteux... En tous cas pas très convenable...

Il sourit et regarda Elwyl.
En fait il la regarda vraiment pour la première fois de la soirée et il fut touché.
Touché par la jeunesse de la jeune fille qui ne savait pas boire, faute d'avoir apris et qui avait éclusé le vin qu'il lui servait beaucoup trop vite.
Il se sentait un peu comme ces prédateurs étranges qui sont subitement pris de remord face à une proie trop sûre d'elle, comme un général conquérant face à une place forte dont le commandant est persuadé que ses défenses sont suffisantes pour repousser tous les assauts, alors que lui-même en a déjà d'un seul coup d'oeil détecté toutes les charmantes et fatales faiblesses.
Ce n'était pas de la pitié qu'éprouvait Lancelot en cette heure face à cette demoiselle rosissante, certainement pas, non en vérité il était ému et presque admiratif de la naïveté de la jeune femme. Les dernière paroles d'Elwyl qui sentaient sa récitation apprise par coeur sous la menace du fouet d'un éducateur, n'en faisait que renforcer l'impression.

En vérité, pour la première fois elle lui sembla vraiment belle, presqu'autant que la reine tout à l'heure au dîner : cette beauté de femme comprimée dans un rôle qu'on veut absolument lui faire jouer et que sa nature profonde voudrait rejetter de toutes ses forces sans y parvenir et qui aboutit finalement à un compromis complexe qui lui distord l'âme et les sentiments, produisant cet être qui nous semble si contradictoire, dur et doux à la fois où se mêle vice et pureté que l'on a coutume d'appeler la femme...

C'était cette femme là que Lancelot avait vu soudain et qui le touchait, car tout grand benêt à l'âme rongée par les massacres que son héroïsme lui avait fait commettre qu'il était, il restait en lui cette petite zone pure et inviolée qui le laissait parfois ressentir autre chose que son amour propre.

Son sourire cessa d'être moqueur. Il vit qu'Elwyl n'avait plus de vin et chancelait sous l'ivresse.

Il s'approcha et, pour la première fois de la soirée, il se mit à genou devant elle.
Reprenant un biscuit, il le trempa dans sa propre coupe et le tendit vers la bouche d'Elwyl en disant d'une voix toute simple dénuée de toute ironie :

Lancelot : " C'est ainsi que l'hypocras se boit madame : cela permet de garder sa tête en en prenant beaucoup."

Il ajouta plaisament :

Lancelot : "A moins que ceci ne vous semble également pervers..."

Comme il avait trop engorgé son biscuit, quelques fines gouttes de vin glissèrent lentement le long de sa main tendue et tombèrent sans bruit sur la robe aux couleurs claires d'Elwyl, et étalèrent discrètement leur belle teinte écarlate sur le tissu, exactement à l'endroit où naissait le bas ventre...

Lancelot continuait à regarder Elwyl et alors qu'il déposait sa coupe de vin presque vide sur la jolie tablette, il se mit à lui parler tout doucement :

Lancelot : "Vous ne m'ennuyez point madame, c'est moi qui vous aie demandé de parler de vous et de votre vie.
Que pourrais-je vous dire sur ce qui se passe le soir des noces entre un homme et une femme. Je l'ignore moi même car je n'ai jamais été marié.
Seuls les couples unis devant Dieu peuvent savoir ce qui se passe ce cette nuit là, moi je n'en ai pas l'expérience...
Je ne peux que m'imgaginer un bonheur infini où deux êtres différents ne font qu'un pendant quelques heures, mais je ne fais que répéter ce qu'on en dit..."

Il eut envie d'évoquer le Roi et la Reine mais ce qu'il avait vu de leurs relations ce soir à la chapelle laissait supposer que la fusion n'avait pas du être idéale ce fameux soir... il se retint donc et poursuivit :

Lancelot : "Mais avant cela même, il y a l'Amour madame.
L'Amour c'est la joie d'éprouver la proximité d'un être ou l'idée même de sa proximité.
Ce sont ces délicieux frissons qui vous parcourent lorsqu'il s'approche de vous. C'est le son de sa voix qui vous fait vibrer l'âme comme la corde de la lyre sous le doigt d'Apollon.
[Hj : il connait ses classiques pépère ]
C'est aussi le manque, le besoin, la souffrance ennivrante de l'absence lors de laquelle toute votre pensée est tournée vers l'être chéri avec cet espoir fou de pouvoir lécher son âme lointaine dans ses songes alors qu'il risque la mort. Car un amour risque toujours la mort lorsqu'il est loin de soi...
"

[Hj : un gars qui ferait son auto pub ne dirait pas autre chose lol ]

Il cessa un instant de parler pour considérer Elwyl :

Lancelot : "Vous êtes jeune... Vous avez encore le temps d'apprendre toutes ces choses.
Et pour vous aidez..."

Lancelot se leva brusquement, il regarda autour de lui, semblant chercher quelque chose.
Ne le trouvant pas il fit quelque pas et alla fouiner dans son paquetage dont on avait fort intelligemment laissé une partie dans un recoin de la chambre pendant que l'autre, le linge était à la blanchisserie.

Il dérangea un peu les choses, jurant un peu de ne point trouver ce qu'il cherchait et finalement poussant une exclamation de victoire :

Lancelot : "Ah le voilà !"

Il extraya de son bric à braque une piéce d'armure en acier très lisse et surtout parfaitement polis, si bien polis qu'on pouvait sans difficulté s'y voir son propre reflet.
Cette pièce était un plastron de facture romaine Byzantine que Lancelot avait trouvé dans la tente d'un chef Alamans au cours du pillage du campement après une rude bataille remportée par les Francs auprès duquel il servait.
Elle lui avait plu par sa beauté simple et l'avait fait sienne après que Clovis lui en eut gracieusement fait don pour sa bravoure. On murmurait, mais c'était une légende car sa facture était trop récente, qu'elle avait appartenu à Varus, le consul d'Auguste massacré par les germains dans la forêt de Teutobourg avec ses légions cinq siècles plus tôt.

Il l'essuya un peu avec le linge propre qu'on lui avait ramené pour lui donner plus de brillant et surtout de puissance réfléchissante.

Satisfait, il retourna vers Elwyl avec son plastron sous le bras.

Avant de place devant la belle son mirroir de fortune, il dit un peu solennel :

Lancelot : " Madame... Bien que de l'amour, je ne sois qu'un habile théoricien, je pense que pour le bien apprendre il faut commencer par faire l'apprentissage du beau.
Et pour vous aider à bien commencer, je vous offre votre image :"

Et il plaça l'armure en face d'Elwyl de façon à ce qu'à la lueur du feu, sa beauté s'y reflétât dans toute sa force et sa vérité.

Lancelot fronça le sourcil droit, comme s'il était vexé :

Lancelot : "Une farce... L'armure de bataille de Varus, une farce ! "

Il inspira exagérément comme il aimait le faire lorsqu'il faisait son numéro de comédien, il ajouta sentencieux :

Lancelot : "Sachez madame que l'objet dans lequel vous vous mirez a plus de cinq cents année d'âge... Elle appartenait à un courageux mais médiocre général romain qui, dit on, a rendu son dernier soufle dedans, tombant sous les coup des barbares germains.
Songez à tous les fiers guerriers germains qui ont vu leurs propres images dedans avant de périr, leurs âmes ont été aspirées par elle et aujourd'hui elles sont prisonnières de la malédicton lancée par Varus avant de mourir et que son sang répandu dedans a scellé comme un tombeau !

Si l'on écoute avec attention, on peut parfois les entendre hurler... "

Il avait terminé sa phrase presqu'en chuchottant, les ombres de la lueur du feu soutenait son récit dans son caractère fantômatique.
Il subsitait chez Lancelot des traces de ce paganisme celte qui le poussait parfois à ce genre d'élucubration, même si cette fois c'était pour rire...

Il resta ainsi silencieux quelques secondes, tendant l'oreille comme pour entendre les cris des guerriers morts. Il pencha même la tête pour mieux écouter.

Puis il fit une grimace déçue suivie d'un mouvement négatif de la tête, il chuchotta :

Lancelot : "Je crois qu'elles dorment en ce moment..."

En se redressant il éclata brusquement d'un bon rire et enjoué il dit à Elwyl :

Lancelot : " Lorsqu'elles dorment, cette cuirasse fait un mirroir tout à fait acceptable. Je puis vous assurez que la vérité ne s'y travestie point. Et pour vous le prouver... "

Il câla l'armure de Varus sur la table basse et vint s'asseoir juste à côté d'Elwyl, frottant son corps au sien au passage, il mit sa tête exactement à côté de la sienne, sa barbe frottant la joue de la jeune femme.

Lancelot : "Tenez regardez... C'est bien moi..."

Leurs images à tous les deux, joue contre joue, se reflétait dans l'armure. Lancelot fit un sourire idiot et se fit les oreilles de lapin. Pour prouver à Elwyl que c'était bien son image qu'elle voyait, il lui fit les oreilles aussi...

[Hj : quel farceur ce Lancelot ]

Lancelot : "Si c'est bien moi alors... C'est bien vous..."

Lancelot tenait Elwyl contre lui, serrant sans entraver : La belle pouvait quitter cette étreinte douce et ferme à la fois si elle le désirait pourtant elle ne le faisait pas et Lancelot n'avait pas vraiment envie qu'elle s'échappât...

Il sentait que cette fois, s'il le voulait, elle serait à lui cette nuit. Le vin, les paroles douces amer, les sentiments échangés, partagés même, le trouble, toute l'alchimie de la séduction opérait, sur elle... mais aussi sur lui !

Il murmura doucement :

Lancelot : "Vous avez raison madame, la lune est déjà bien haut ce soir..."

Il ressentait quelque chose de très érotique dans cette phrase, il sentit qu'il aurait pu apprendre encore bien des choses à la princesse Elwyl cette nuit.
Les dames de la cour du roi Franc, qui étaient déjà à l'époque de fiéfées coquines, lui avaient montré tous les endroits du corps féminin où les caresses font le plus frémir.
En homme admiré pour ses exploits guerriers et jouissant du statut avantageux de "Bel étranger", il avait ainsi pu parfaire ses connaissances alors sommaires de l'érotisme selon Venus. Il avait appris à voir l'arrondi nacré d'un sein piqué et le galbe de la hanche autrement que comme les signes reconnaissables d'une belle pièce de viande.
Tout s'apprend, et toujours auprès d'une maîtresse...

Il resta un long moment à regarder les yeux verts, des yeux de femme, de ces yeux qui donnent envie de faire des projets fous...
Oui, des pensées folles, folles non par leur significations mais par la manière désordonnée avec laquelle elles lui surgissaient dans la tête, lui parlaient d'enlèvement de vierge, de vie paisible loin du monde, d'yeux plus verts que les forêts de Bretagne, de cheveux noirs et de lèvres grenat.

Mais la raison de l'homme mûr finit toujours par lui revenir...
Il se demanda quelles étaient les possibilités qui s'offraient à son jugement.

Il pouvait l'enlever ? En admettant qu'elle le suive...
Peut être au prix d'une guerre avec les Gallois. Ce n'était pas ça qui ferait peur à Lancelot : guerroyer contre les barbares occidentaux était ce en quoi avait consisté son activité pendant presque 3 ans avant de quitter Camelot. Et puis pour les beaux yeux d'une femme : voilà une belle cause de guerre et d'accomplissement d'exploits !
Mais après, une fois l'ennemi à genou et contraint de lui donner le pays de galle tout entier en dot pour sa mie, qu'aurait-il fait ?
Des enfants ?
Un Galahad suffisait, on se fatigue à force de faire des rejetons d'exception...

Non décidément, rien en lui ne pouvait faire le bonheur prolongé d'une dame...
Lancelot se sentait avec raison condamné à n'être qu'un amant, mais certainement pas un mari. Il faut être roi, comme Arthur pour faire un bon mari, lui était un... serviteur.

Alors que lui restait-il comme réponse à ce désir qu'il sentait monter en lui ? (Et dont il commençait à sentir monter la manifestation physique )

La folie d'une nuit d'amour fabuleuse, mais dont l'ignominie se révèlerait au réveil...
Car à la cour des Francs, il n'avait pas seulement appris à gourmander les belles dames à la peau douce, il avait aussi vu comment les semi barbares traitent les princesses qui consomment la chair avant le mariage devant Dieu...
De ses yeux il avait vu flageller devant toute la cour, une fille de noblesse qu'on avait saoulée puis forcée la nuit précédente.
Lancelot avait bondi pour étrangler le bourreau, Clovis en personne avait arrêté son bras.
Mais Lancelot était Lancelot : un homme que même un Roi n'arrête pas et il se rua au milieu du supplice.
Alors on le fit assommer et on le traîna à l'écart pour poursuivre l'infâmie.
On lui accorda tout de même le droit qu'il réclama d'escorter la fautive au couvent où on la cloitra à vie.
En chemin, Lancelot trompa la vigilence de la sévère duègne Charon dont la mission était de s'assurer que nul ne communiquait avec la prisonnière. A cette dernière, il fit don pour ses blessures purulentes du reste de cette fiole d'onguent que Merlin lui avait donné à son départ de Camelot.
C'était tout ce qu'il voulut faire, se sentant honteusement impuissant devant la puissance de la loi des hommes.
Cette triste histoire survint peu avant son départ et joua certainement un rôle important dans sa décision de revenir à Camelot.

Pris qu'il était, dans la fulgurance de ce débat intérieur, il s'assombrit brusquement à ce souvenir noir.

Et pourtant... que ces lèvres étaient attirantes, et que ces yeux brillaient dans la quasi nuit de la chambre.
Dans la cheminée où ondoyait le feu tout l'heure, il restait des braises rougeoyantes encore brûlantes...

Il se pencha à demi vers le visage doux de la princesse, faisant malgré sa volonté la moitié du chemin qui séparait ses lèvres des siennes...

[Hj : dommage, juste au moment où ça commençait à devenir vraiment bon ]

Après ce bel exercice linguistique, Lancelot regarda Elwyl le quitter sans mot dire.

Il demeura un instant là, le corps et l'âme encore frisonnante du baiser. Le linge qui lui servait de pagne chut sur le sol, cédant finalement sous les coups des manifestations physiques du désir qui avaient commencées à se faire sentir depuis que la belle Elwyl lui était tombé dans les bras...

Lancelot ne bougea pas tout de suite, il resta là, totalement nu, à regarder la porte par laquelle la donzelle et les promesses de douces caresses s'étaient enfuies.

Il finit par se ressaisir et alla mécaniquement remuer les braises du feu avec le tisonnier.

Il contempla les petites flammèches qui s'en échappaient, comme répondant poliment à ses appels, mais il comprit vite que le feu ne repartirait pas ce soir : il était mort.

Il s'agaça que les éléments ne fussent pas avec lui. S'il avait put changer en flamme le désir charnel qu'il éprouvait en cette heure, il aurait assurément mis le feu à tout le chateau.
Il lâcha brusquement le tisonnier avec l'énervement d'un homme frustré.

Il se tourna vers son baquet d'eau qui était parfaitement froide à présent.

Il voulut appeler pour qu'on lui fît ramener de l'eau chaude, mais il se ravisa et plongea dedans avec volonté.
L'eau glacée, c'était exactement ce qu'il fallait pour calmer sa chair et ses sens consumés par un désir inassouvi.

Parfois l'homme qui l'a écoutée maudit la Raison. Lancelot lui, ne la maudit pas, il savait qu'il avait fait le bon choix ce soir, il se contenta donc de la bouder.

Après une bonne heure passée dans l'eau, il se leva et se séchant à peine avec un linge propre, il s'écroula sur son lit, épuisé.

Il s'endormit dans les effluves féminines que le corps d'Elwyl, un instant couché à cette même place avait laissées.

[Hj : oui Lancelot a le nez fin... ]

Le gout de lèvres de femme ne quitta sa bouche qu'au réveil.

Il se réveille quand même ce fainéant et ici

Missive à l'attention du seigneur Lancelot du Lac, chevalier à la cour du roi Arthur, membre de la confrérie de la table ronde.




Seigneur,


Cette lettre va sans doute vous surprendre, mais croyez bien que je rédige celle-ci non sans une certaine émotion.
Car si vous ne me connaisez point, et à cela rien de très extraordinaire, je sais pour ma part beaucoup de chose sur vous, et pour cause. Je me nomme Sorsha de Cornouailles, fille d'Alarik du même nom, qui fut chevalier et servit deux roi: Uther et le souverain actuel, Arthur.
Mon père vous à peut cotoyé, mais nourrissait une réèlle et immense admiration à votre endroit. Admiration que celui ci ma transmise en me contant vos exploits lors des veillers au coin du foyer, et ce dès mon plus jeune age.
Vous étiez plus qu'un simple nom pour moi mais une référence, un modèle, un mythe, mais bien réèl, et heureusement.
Ausi c'est avec beaucoup de fébrilité et en même temps énormément d'humilité que je souhaiterais vous demandez une faveur: pouvoir vous rencontrez. Pour qu'elle raison précise me direz vous ? Et bien, dans l'espoir de devenir votre écuyère.
Etant la fille unique d'un père peu orthodoxe, celui ci ma parfaitement formée au maniement des armes et j'ai eu récemment l'occasion de mettre en pratique cet enseignement.
Je gage que ma demande vous étonnera grandement mais je pense pouvoir vous convaincre sans trop devoir batailler.
Que ceci débouche ou non sur un adoubement m'importe peu, je souhaite vous connaitre et suivre, à ma manière votre glorieux exemple. Car je compte bien venir m'établire à Camelot, le phare le plus lumineux de Bretagne, et point de jonction de tous les meilleurs talents du royaume.
Je souhaite ardamment, il va sans dire, servir de mon mieux et de quelque manière que ce soit le haut roi Arthur.
Je serais au château dans quelques jours, une semaine tout au plus, et j'espère que vous disposerez d'un peu de temps à m'accorder, à ce moment là. En tout les cas sachez que je serais dès mon arrivée à votre disposition.
Figurez vous que je me trouve en ce moment même au bosquet de la Dame du lac, près du Lac sacré, un lieux au combien évocateur pour vous il me semble. Cette missive vous est d'ailleurs parvenue grâce au soin d'un des faucon messager de la Dame. Si vous le souhaitez, vous pouvez me répondre par le même moyen. Cela me tranquiliserais beaucoup d'avoir une réponse de votre part avant mon départ pour Camelot.

Avant cela veuillez croire, cher seigneur, en ma plus profonde considération.


Sorsha de cornouailles





" La plume est plus forte que l'épée"

Lancelot de retour de promenade avec Laureline.

Alors qu'il s'apprêtait à entrer dans sa chambre pour s'habiller, Lancelot fut interpellé par un serviteur en livrée royale qui vint à sa rencontre, un petit parchemin dans la main.

Serviteur : "Messire Lancelot ? "

Lancelot : "Qu'y a-t-il ?"

Serviteur : "Messire, ce parvenir vient de nous parvenir ce matin même. Il est adressé à l'intention de Lancelot du Lac."

Lancelot, toujours sur la pas de sa porte eut l'air surpris :

Lancelot : "Bigre, les nouvelles vont vites ! Je ne suis pas ici depuis hier que déjà l'on m'envoie des messages ! Faites voir."

Le serviteur tendit le petit parchemin à Lancelot qui le pris entre deux doigts. Il s'exclama en le dépliant :

Lancelot : "Et bien mon correspondant n'a pas trouvé plus petit ! C'est écrit en minuscule et on n'y voit goutte dans ce couloir, il faut de bons yeux pour le lire morbleu ! "

Lancelot plaça le message sous la lumière d'une torche du couloir, il plissait les yeux pour le lire lorsque le serviteur lui fournit l'explication :

Serviteur : "C'est parce que cette missive est parvenue par faucon voyageur messire. Il provient du domaine du Lac. D'habitude on le fait recopier, mais pour vous seigneur nous avons pensé qu'il fallait vous le porter directement. Sans le lire..."

Lancelot leva le nez de sa difficile lecture vers le serviteur :

Lancelot : "Faucon voyageur ? [Hj : on arrête pas le progrès ] Je comprends mieux pourquoi c'est si petit : un faucon ne pourrait porter un gros parchemin normal."

Malgré ses efforts il ne parvenait pas à lire le texte. [Hj : les effets précoces de la presbitie peut-être ? ] Il put quand même lire les deux premières lignes.

Il rendit le parchemin au messager en disant :

Lancelot : " Non, décidément je n'y parviens pas. Je ne tiens pas à m'user les yeux alors tenez, de toute façon elle ne m'est pas adressée..."

Le serviteur leva le sourcil, surpris et Lancelot dit en ouvrant sa porte dans un geste pompeux.

Lancelot : "Lisez bien. Le billet est adressé au "seigneur Lancelot du Lac, Chevalier à la cour du Roi Arthur, membre de la confrérie de la Table ronde". Je ne suis plus membre de la confrérie de la table ronde, enfin... Jusqu'à dans quelques heures... Le temps suffisant que vous m'en fassiez une copie écrite un peu plus gros."

Le serviteur eut un instant d'hésitation puis comprenant, eut un sourire et se retira en s'inclinant.

Serviteur : "Bien messire..."

Lancelot entra dans sa chambre et se prépara pour sa cérémonie de réintégration à la table ronde.

Une demie heure après il quittait sa chambre pour se rendre à la table ronde pour vivre la cérémonie qui, si elle a lieu un jour, sera faite ici :

[url=]Cérémonie de retour d'un chevalier[/url]

Quand il revint, le soleil était bas et la lettre était prête depuis quelques heures déjà. Se délassant de son costume, il se jetta sur son lit, la lettre à la main, et la lut avec attention.

Sorsha a écrit:

Seigneur,


Cette lettre va sans doute vous surprendre, mais croyez bien que je rédige celle-ci non sans une certaine émotion.
Car si vous ne me connaisez point, et à cela rien de très extraordinaire, je sais pour ma part beaucoup de chose sur vous, et pour cause. Je me nomme Sorsha de Cornouailles, fille d'Alarik du même nom, qui fut chevalier et servit deux roi: Uther et le souverain actuel, Arthur.

Lancelot : " Je me souviens vaguement de lui oui..."

Sorsha a écrit:

Mon père vous à peut cotoyé, mais nourrissait une réèlle et immense admiration à votre endroit. Admiration que celui ci ma transmise en me contant vos exploits lors des veillers au coin du foyer, et ce dès mon plus jeune age.

Lancelot : "Quel dommage de ne pas avoir mieux connu un homme dôté d'un tel bon sens..."

Sorsha a écrit:

Vous étiez plus qu'un simple nom pour moi mais une référence, un modèle, un mythe, mais bien réèl, et heureusement.

Lancelot se rengorgea, même si pour lui ces phrases qu'ils lisaient n'avaient rien de surprenant, il lui était toujours agréable de se faire rappeler sa grandeur.

Sorsha a écrit:

Ausi c'est avec beaucoup de fébrilité et en même temps énormément d'humilité que je souhaiterais vous demandez une faveur: pouvoir vous rencontrez.

Lancelot : "Certes. La fille d'un chevalier d'Arthur a toujours droit de voir Lancelot."

Sorsha a écrit:

Pour qu'elle raison précise me direz vous ? Et bien, dans l'espoir de devenir votre écuyère.

Lancelot : "Hein ?!"

Sorsha a écrit:

Etant la fille unique d'un père peu orthodoxe, celui ci ma parfaitement formée au maniement des armes et j'ai eu récemment l'occasion de mettre en pratique cet enseignement.

Lancelot : "Peut-être mais de là à devenir "écuyère". Je ne savais même pas que ce mot existait. "

Sorsha a écrit:

Je gage que ma demande vous étonnera grandement mais je pense pouvoir vous convaincre sans trop devoir batailler.

Lancelot : "Nous verrons cela..."

Sorsha a écrit:

Que ceci débouche ou non sur un adoubement m'importe peu, je souhaite vous connaitre et suivre, à ma manière votre glorieux exemple.

Lancelot : "Mmm,mmm... "

Lancelot lut le reste de la lettre sans réagir, il semblait pour le moins plongé dans la perplexité.
Finalement, il se leva de son lit puis alla s'asseoir à la petite table de sa chambre qui faisait office d'écritoire.
Il trempa sa plume dans l'encrier après l'avoir taillée et écrivit ce qui serait sa réponse.

Il fit appeler le messager et lui tendit sa missive, lui enjoignant de la recopier en plus petit et de lui faire suivre le même canal que la lettre de Sorsha.

Lancelot : "Pour les faucons de ma cousine."

Avait-il dit.

Puis après une courte toilette, il était allé se coucher, un peu fatigué par une journée riche d'émotions.

Après son réveil, le voilà qui rend visite au petit Bediv à l'entrainement.

PS : la lettre est à lire là : lettre de Lancelot à Sorsha ]

Lettre de Sorsha de Cornouailles au seigneur Lancelot du Lac.


( Par voie de faucon)




Seigneur Lancelot,


Avant tout je vous remercie pour votre prompte réponse ainsi que pour l'intérêt que vous daignez avoir à mon endroit.
Et je ne serais trop vous remercier, également, pour votre témoignage d'amitié à mon père... De tout coeur merci.
Je comprend votre réserve à l'encontre de mon offre de service.
Aussi qu'importe le statut si vous êtes disposez à me former aux maniement des armes et à l'art de monter à cheval.
Ainsi, nous pourrons donc nous rencontrer, j'en suis plus que ravie. Rien ne serait me faire davantage plaisir.
Et je mesure pleinement l'honneur et l'aventage que vous m' accordez en acceptant de me recevoir.
Encore merci pour les dispositions que vous avez prit la peine de demander à mon endroit.
Mon arrivée à Camelot est imminente et est fort hâte d'appercevoir les hautes murailles du château.



En attendant de pouvoir enfin nous rencontrer, Seigneur, croyez également en mon plus profond respect et à ma réèle admiration.



Sorsha de Cornouailles
Guerrière hérante
Apprentie alchimiste
Eprise de poèsie




[hj: Désolée pour le temps de latence Lancelot! Je suis enlisée dans les révisions et autres devoirs.... ]