La venue de la Grande Prêtresse

On n'entrait pas dans la forteresse du Haut Roi Arthur comme dans un moulin. La Dame Du Lac, elle, le faisait.
C'est même avec excitation que les gardes se hâtaient de répandre la nouvelle; la venue de la nouvelle Grande Prêtresse, héritière de l'aura bienfaisante que répandait jadis autour d'elle l'illustre Viviane.
Grande Prêtresse à son tour, on devait accorder à Gwendydd bien plus qu'une simple audience.

Maintenant qu'elle voyait les soldats et les domestiques se bousculer dans les couloirs du château, ayant appris son arrivée soudaine, Gwendydd se dit qu'elle aurait peut être mieux fait d'en prévenir le Roi.
Mais enfin, il était dans l'habitude des Grandes Prêtresses d'arriver à l'improviste.
Gwen parcourait les longs corridors de l'aile principale du château, et enfin elle se trouva devant les Grandes Portes de la salle où siégait la très célèbre Table Ronde.

La Dame Du Lac ne prit pas le soin de frapper, les gardes lui ouvrirent machinalement la porte, et Gwendydd se tînt entre les deux pièces, observant les quelques chevaliers siégeant qui semblaient débattre d'un sujet fort peu attractif.
Tous se retournèrent vers celle qui venait de troubler leur réunion, avant de réaliser qu'il s'agissait de la Grande Prêtresse.

Gwendydd ne reconnut en leurs visages que des chevaliers de "second plan" et elle se dit que les fidèles du Roi Arthur auraient montré à son égard un peu plus de sympathie, la plus part se contentant d'un sourire gêné.
Brisant le silence mortifère, Gwendydd tonna dans la salle circulaire:

"J'espère que ces preux chevaliers sont en mesure de me dire où se trouve leur Roi"
Face à tant de froideur, les chevaliers n'osèrent répondre à la question, qui pourtant paraissait claire. Après tout, Gwendydd leur avait rendu la monnaie de leur pièce, eux qui n'avaient pas daigné bouger le petit doigt lorsqu'ils la virent entrer.

Dotée d'une patience incroyable, Gwendydd attendit simplement qu'on lui réponde, dusse-t'elle le faire jusqu'au retour du Roi lui-même.

Gwendydd aurait pu attendre des nuits entières, mais la bataille ne l'attendrait certainement pas. D'autant plus pour une femme, qu'elle soit Dame Du Lac ou non.

Visiblement les chevaliers en avaient fini avec leur réunion. Et Gwendydd ne leur inspira que quelques révérences et des excuses, lui laissant le soin de deviner que le Roi était très occupé et n'était pas en mesure de recevoir la Grande Prêtresse; "ni ce soir, ni jamais", se dit-elle.

Enfin, le fait que personne n'ait réagi à sa venue ne fut pas ce qui la contraria; mais de voir cette illustre salle, à présent vidée de ses chevaliers, fit penser à la jeune Prêtresse que le temps de Viviane était bien révolu, le temps où tous les chevaliers se réjouissaient de sa venue, où la Dame Du Lac avait une importance telle que sa présence boulversait l'ordre du château, des écuries à la chapelle, du simple serviteur au roi lui même.

Eh bien, pour Gwendydd, personne n'était venu. Elle portait son statut de Dame Du Lac comme elle portait sa lourde toge poussièreuse, pleine de souvenirs et du parfum de son ancienne détentrice; qui aujourd'hui était trop lourde et trop emprunte de l'aura de l'illustre Viviane pour qu'une simple femme comme Gwendydd ne puisse la porter avec tout le prestige dû à une Grande Prêtresse.

"Ne serais-je pas à la hauteur?" se dit-elle; alors que dos à la Grande Salle, elle fesait demi tour.


Elle s'en allait vers la basse cour, puis hors des fortifications, vers les plaines où quelquepart, le seigneur Mordred et son armée marchaient, en direction de leur destinée.

(je crois que le Roy étant absent jusqu'au 3janvier, c'est nrmal que tu ne trouves pas de réponse )