Le Départ du Père Benoît

Julien était agenouillé sur le dur sol de pierres de la Chapelle. Il était tout entier à sa prière du matin si bien qu'il n'entendit pas le Père Benoît arriver. Ce dernier interpela son protégé qui tourna la tête lentement vers lui :

- Julius, il est l'heure de mon départ.

Le jeune homme se leva, n'oubliant pas de faire un dernier signe de croix puis se tourna vers le prêtre qui le regardait en souriant :

- Bonjour mon Père...

Benoît lui apposa le plat de sa main sur le front avant de continuer :

- Long est le chemin que tu as parcouru depuis ton arrivée à Camelot, Julius. Sâche que je suis vraiment fier de toi !

Julien répondit, fébrile :

- Oh, merci mon Père...

Le protecteur ne tint pas compte de cette intervention et continua :

- Mais tu n'es pas au bout de ton rêve mon enfant. Il te reste de nombreuses épreuves à dépasser.
Je pars à Rome aujourd'hui même afin de tenir informé mes supérieurs de ta réussite. Quand je reviendrai, j'aurai obtenu, je l'espère, la date de ton ordination.

Cette perspective remplit Julien d'une telle félicité que ses prunelles brillèrent intensément pendant quelques secondes. Pour lui, l'ordination était l'accomplissement le plus total de son être. De plus, le fait que le prêtre se rende à Rome, représentait aux yeux du Novice un véritable voyage vers le Paradis : sa Patrie-Mère.
Benoît reprit :

- Je tiens à te faire mes dernières recommandations Julius. En mon absence, tu auras soin des fidèles de Camelot. Si tu pouvais d'ailleurs en convertir quelques-un, ça serait mieux...

Julien intervint :

- C'est un travail long et difficile mon Père...

Benoît le toisa un moment avant de rétorquer assez sèchement :

- Si cela t'effraie, il vaudrait mieux pour moi de m'épargner ce voyage !

Le jeune homme crut avoir déchaîné les enfers et s'empressa de répondre :

- Non ! Bien sûr que non... Je serai à la hauteur de cette tâche.

Le prêtre finit :

- Très bien. Mais ce n'est pas tout. Tu auras tous mes pouvoirs d'ici mon retour. Même si tu n'es pas vraiment prêtre, tu as assez de connaissances et - j'ose l'espérer - de droiture pour assurer cette fonction ! Tu te mettras d'accord avec de Lambé, ton ancien mentor.

Il mit une main sur l'épaule de Julien et s'apprêta à tourner les talons lorsqu'il ajouta :

- Et n'oublie pas, mon Fils, gardes-toi des femmes et de toute tentation d'ailleurs. Il serait triste de faillir en si bon chemin. Même si certains écarts sont tolérés par notre Eglise, tu sais ce que j'en pense.

Alors que son protecteur s'en allait, Julien garda un air incrédule imprimé sur son visage. Les tentations ? Il n'était pas assez faible pour y succomber et ça n'était pas demain la vieille que ça lui arriverait !

Stéphane avait laissé Julien et le Père Benoît discuter ensemble. Il savait bien qu'un jour, le lien qui l'unissait avec son élève se troublerait. Il l'avait sentit, bien que tout cela restait bien confut...

Après avoir fait sa prière, et reconnu que le Père était partit, il s'en retourna vers Julien, qui sembalit soucieux et songeur...

- Que se passe-t-il Julien ? Quelque chose ne va pas ?

Il s'assit à ses cotés.

Julien fronçait les sourcils. Il n'avait plus vraiment coeur à sa prière matinale. La culpabilité le rongeait et le fait que de Lambé se retrouve juste à côté de lui, ne fit que l'accentuer. Il tourna vers son ami un regard trouble et répondit :

- Non ce n'est rien...

Mais bien sûr que si c'était quelque chose. Les paroles cassantes du Père Benoit résonnaient encore à ses oreilles : "Sois toujours infléxible. Et surtout, ne te laisse pas envahir par tes sentiments. Tu es le futur meneur des hommes égarés. Les sentiments ou pire encore, la compassion, te mèneront à ta perte..." Exactement le contraire des préceptes que lui avait enseigné le Moine-copiste.

Et puis au Diable toutes ses balivernes ! Julien ne parviendrait jamais à devenir de marbre. Son impulsivité latente pris le pas sur son calme, il explosa :

- Je n'y arriverai jamais !!!

Il se leva, gesticulant sous son pallium :

- Comment pourrai-je appliquer les enseignements du Père Benoît alors qu'ils vont à l'encontre des vôtres ?

Il soupira, reflechissant à sa réponse. Il appliqua chacun de ses mots, comme si leur importance était capitale, et même cricuale...

- Imagine un homme qui aurait besoin d'un arbre, pour faire de l'ombre dans son jardin. Cet homme fait alors planter un grand chêne, et celui-ci grandit rapidement.
L'arbre à besoin du soleil pour vivre, pour ne pas mourrir, tout comme l'homme a besoin d'une ombre dans ce jardin. Pourtant, dans cette histoire, l'important n'est pas le soleil, ni l'homme. C'est l'arbre.

Le soleile ira se coucher à l'horizon, tout comme l'homme partira à un moment ou à un autre. L'arbre restera ici. Pendant tout le long de sa vie.

Il regarda Julius avec gravité...

- Comprend-tu le sens de ces paroles ?

Ereinne marchait doucement ses mains rallier sur sa poitrine tenant fermement le pendentif que David lui avait offert.Elle avanca doucement et chantonner, une chanson douce, qui donnait envit de pleurait si on ecoutait les paroles.Elle entendis des voix, curieuse come elle est, Ereinne se rendit a la source de ses voix.De loin elle vit ses deux hommes discuter....

(en manque d'insi...)

Julien se passa nerveusement la main dans ses cheveux courts, attendant anxieusement la réponse du Moine Stéphane. Elle arriva rapidement, portée par une voix des plus douces et des plus apaisantes. Le jeune Novice sentit toute colère le quitter et il écouta attentivement chaque mot que son maître lui disait. Il savait qu'un enseignement très important se dissimulait sous cette jolie parabole.
Il murmura, incertain :

- Vous voulez dire que malgré cette contradiction, seule notre croyance profonde demeure ? Le Christianisme originel ?

Son récent emportement avait quelque peu émoussé son jugement. Il n'était pas sûr de tout saisir...

Il souria. Apparemment, Julien avait trouvé une autre signification à son histoire.

- Tu as bien répondu. Mais tu cherches parfois trop loin. L'arbre, c'est toi. L'homme, le Père Benoît et je suis le soleil. Comprends tu mieux maintenant ?

Il le regarda pensivement, sans rien laisser paraître...

Julius sourit à son tour, faiblement, mais c'était déjà un début. Il avait toujours répondu quelque chose de tangible bien qu'il n'ait pas vu la signification la plus évidente... Il répliqua :

- Oui, je comprends mieux... Merci. Vous essayez de m'expliquer que tout ce qui compte c'est moi et non les influences que je reçois de part et d'autre. Que je dois trouver un équilibre, celui qui me conviendra, car je resterai seul avec mes croyances et je vivrai avec.

Le Novice acquiéça, silencieusement. Le Moine Stéphane était toujours d'excellent conseil. Julien ressentit encore plus de culpabilité qu'auparavant car, son maître venait le consoler alors que lui l'avait délaissé ces derniers jours. Il eut besoin de demander le pardon :

- Stéphane, je voulais vous dire que... je suis désolé. Pour mon attitude qui vous a peut-être parue froide ces derniers temps...

Il soupira...
Stéphane savait que le temps approchait où lui est Julien devrait bientot subirent un changement radical.

- Je sais que ta vie n'est pas facile ces derniers temps. Mais je comprends, j'ai parfois dû moi aussi fairre face à des problèmes. Tu dois me promettre tout de même une chose : Quoiqu'il arrive, quoi que soit la barrière qui tente de te séparer du droit chemin, je te demande de rester toi même. D'avoir en tête que ton instinct, ta droiture et ton esprit sont guidés par le Ciel. Dieu saura comment tu dois faire, c'est pourquoi tu ne dois pas trop te soumettre de questions. Dieu y répondra à ta place...
Tu comprends cela ?

Julien faillit émettre de sérieux doutes quant aux dernières paroles de son maître. Certes, il croyait que Dieu guidait les pas des hommes mais il pensait également avoir commis trop de fautes, déclenchant ainsi le désintéressement du Tout-Puissant à son égard. Après tout, il avait bravé l'avis paternel ! N'était-ce pas un péché d'orgueil que de se croire au-dessus de l'avis éclairé de ses aînés ? Ne se fourvoyait-il pas en se croyant assez pur pour porter le message Divin ? Ne faisait-il tout bonnement pas perdre son précieux temps au Moine de Lambé ?
De trop grandes interrogations fusaient dans l'esprit du jeune homme. Mais il ne préféra pas les livrer, se contentant d'acquiéscer docilement. Il se résolut à se fixer sur la seule pensée rassurante qui lui restait : Stéphane avait été le meilleur guide qu'il ait eu dans sa vie, et jamais il ne l'avait trompé. S'il lui donnait le conseil de suivre son instinct, alors il fallait le faire sans plus attendre. Même si cela s'avérait difficile. Le Novice continuait, en effet, à être partagé entre le souhait de retourner à Rome pour recevoir le sacrement des ordres et ainsi faire peut-être la fierté de son père, et la volonté de s'accomplir pleinement, en accord avec ses idéaux profonds, prêtre ou non...

Il murmura au bout d'un long silence :

- J'espère ne pas vous décevoir...

- Tu seras ainsi donc ton meilleur ami !

Il se leva du banc auquel ils étaient assis et s'étira....

- Je dois maintenant aller préparer la messe de tout à l'heure. J'espère t'y voir. En attendant, je te laisse refléchir seul jusqu'a ce que tes décisions soient prises. Mais n'oublie pas tes promesses surtout...

Julien regarda le Moine se lever. Il n'essaya pas de sourire cette fois-ci, se contentant de dire :

- Merci pour votre patience...

Puis, lorsqu'il lui parla de la Messe, il le rassura :

- Bien sûr, j'y serai.

Enfin, son maître s'en alla, sans pour autant lui laisser ses dernières recommandations...
Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous aujourd'hui avec ses promesses et ses voeux ! Comme s'il n'était pas capable de les tenir ! D'un côté, il devait avouer que ce qui venait de se passer n'était pas un exemple flagrant. Pire que tout, il s'était laissé envahir par la colère.
Le Novice se savait quelque part encore trop versatile, pourtant, il refusait de l'avouer. L'orgueil, toujours l'orgueil ! Le péché le plus grâve...

Il fronçait les sourcils. Julien n'allait pas bien, il le sentait. Quelque chose le perturbait gravement, et il était de son devoir de découvrir ces choses.

il secoua la tête et entra dans la chapelle...

(hj : que fait-on maintenant )

[Et bien tout dépend de si tu veux faire la Messe en RP ou juste la relater en narration afin de mener Stéphane vers d'autres lieux...]

[Je créerais un autre post pour la messe, comme àa si des gens veulent venir en même temps...]

Une fois seul, Julien se laissa tomber sur le banc le plus proche. Il se sentait vide et cela lui faisait peur... Il ne croyait plus jamais avoir la force de se lever, de marcher, de parler et encore moins de prêcher ! Il avait toujours la foi mais elle semblait incertaine, vacillante comme la flamme d'une bougie presque entièrement consumée.

Le Père Benoît censé le rassurer dans le destin qu'il s'était choisi avait en réalité fait naître le doute chez son protégé. Le jeune homme se demanda même s'il n'avait pas été mandaté par son père afin de justement le troubler dans ses certitudes.

Le pire c'était que le simple fait de douter amenait Julius à penser qu'il n'était pas digne du métier qu'il envisageait. Bref, le Novice était complètement perdu. Il était sur des terres étrangères, au milieu d'un peuple hermétique au christianisme, non assuré de ce qu'il devait diffuser ou plutôt de la manière dont il devait le faire.

C'était un choix trop difficile. Nier sa nature profonde en adhérant aux preceptes de Benoît et ainsi être ordonné, avoir les honneurs, rentrer dans son foyer... Demeurer ici mais risquer de ne pas avoir un véritable statut vis à vis de l'Eglise. Il n'était pas plus avancé, n'arrivant pas à lire en lui assez clairement pour comprendre ce qu'il désirait réellement.

Il leva les yeux vers la croix, accrochée dans la Chapelle, implorant un signe qui ne vint pas... Ou trop las, Julien ne l'attendit pas. Il sentit à nouveau la colère monter en lui, furieux de l'injustice qui le frappait à nouveau, pensant ne pas mériter cette épreuve supplémentaire.

Dans un sens, il fut rassuré, le fait d'être énervé et hargneux montrait au moins qu'il pourrait de nouveau trouver la place pour la félicité et la plénitude après cette tempête des sens.

La Suite : La Messe du Mardi